Par Christophe Desplanque, pasteur à Agen.

En tant que pasteur, il m’arrive fréquemment de prendre contact pour la première fois avec une famille à l’occasion du décès d’un de ses membres. « Il était malade depuis un certain temps, le pasteur ou un autre responsable de la communauté chrétienne locale aurait pu le visiter, mais on n’y a pas pensé, et puis, ça l’aurait inquiété… ». Par contre, les proches n’imaginaient pas que leur père, leur mère soient enterrés sans la présence et le secours de l’Église, qu’il n’est jamais question de leur refuser.

Sens de la cérémonie

Rappelons le triple sens que nous donnons au culte célébré à l’occasion d’un décès : il est l’occasion de dire merci à Dieu pour tout le chemin que le ou la défunt(e) a pu parcourir ici-bas et partager avec son entourage ; de demander à Dieu son aide et sa consolation dans la prière et surtout d’entendre la Parole de vie, de partager l’espérance de la résurrection qui nous est donnée en Jésus-Christ : la mort n’a pas le dernier mot ; il appartient au Dieu vivant. Le culte n’est donc pas destiné au défunt. Il n’est pas un rite de passage qui permettrait à son âme de prendre la bonne direction, comme le veut l’esprit religieux qui remonte à la nuit des temps. Le culte est uniquement célébré, et la parole annoncée, à l’intention de ceux qui restent, des vivants. Même s’il n’est pas exclu de remettre à Dieu, dans la foi en son amour et l’espérance de son Royaume, celui ou celle qui n’est plus.

Incarnation de la Parole

L’assistance – parfois nombreuse – a ainsi l’occasion d’entendre le message de Jésus-Christ. Le plus souvent, la famille laisse le choix du texte biblique à méditer au prédicateur, mais il est bon que ce dernier relie le texte aux circonstances, en évoquant tel ou tel aspect de la vie et de la personnalité du défunt dont il aura pris connaissance. Il s’agit d’éviter une annonce de la Bonne nouvelle désincarnée, abstraite, standardisée.