« Quand la Chine s’éveillera… le monde tremblera », croyait pouvoir prophétiser Alain Peyrefitte en 1973. En décembre 2019, la Chine a commencé à tousser, et dans les semaines qui ont suivi, le monde entier, sidéré, s’est figé dans l’effroi. On a tant glosé sur le caractère historique, inédit, inattendu, cataclysmique, ambivalent, inéquitable, irréversible, agonistique (ou guerrier), apocalyptique (ou non) de l’événement, qu’il est devenu bien difficile, dans ce flot de paroles, de trier le bon grain de l’ivraie. Il est certain, à tout le moins, que par-delà la dimension quasi-universelle du confinement imposé aux populations, chacun a vécu ce moment de manière tout à fait singulière. C’est sans doute la raison pour laquelle l’expérience du confinement a joué à chaque fois un rôle de miroir grossissant pour soi-même, et donc de révélation (c’est-à-dire, au sens strict, d’apocalypse).

Si nous avons choisi de revenir plus particulièrement sur la dimension religieuse et ecclésiale de l’épreuve du confinement, c’est d’abord que les Églises se sont trouvées, bien malgré elles, sur le devant de la scène, et parfois mises en cause, de Daegu à Mulhouse, pour avoir amplement contribué à la propagation du […]