Face au constat actuel d’une perte de sens du travail qui semble toucher tous les milieux professionnels, refonder notre rapport au travail semble plus que jamais nécessaire. Alors que cette problématique, dont il faut relier l’origine au développement de l’industrialisme au 19e siècle, s’impose à nous avec une acuité inédite depuis la crise du Covid, c’est la valeur-même du travail qu’il nous faut repenser. Parmi les voies de changement possibles, une réhabilitation de l’oisiveté dite active qui, débarrassée de la notion de contrainte, muerait le travail en une activité libre et créative épanouissante.

Intervention prononcée pendant la 9e convention du Forum protestant le 11 décembre 2021.

Je commencerai dans un premier temps par éclairer l’aspect énigmatique du titre, répondre à la question: pourquoi est-ce que j’ai choisi ce titre?

Dans un deuxième temps, j’évoquerai ce que j’appelle le constat d’une dissonance contemporaine liée au travail. J’essaierai de montrer ce qu’est cette dissonance et d’où elle vient.

Dans un troisième temps je montrerai qu’en fait, cette dissonance est liée à ce que j’appelle la bifurcation industrialiste du 19e siècle, qui est en contradiction avec la grande promesse du 18e siècle, de la philosophie dite des Lumières, très influencée d’ailleurs par le protestantisme (c’étaient presque tous des philosophes protestants, ce n’est pas pour rien).

Enfin, dans un quatrième temps, j’essaierai de montrer pourquoi cette dissonance a été intensifiée au moins dans sa visibilité par la crise du coronavirus. Je poserai la question: est-il possible de surmonter la crise? Comme vous le  […]