Par le pasteur Marc Derœux Fédération des Églises évangéliques baptistes de France

Des campagnes médiatiques ont permis une réelle prise de conscience, encourageant des structures ecclésiales à dénoncer en leur sein des pratiques contraires aux valeurs qu’elles veulent transmettre et à agir en conséquence.

À juste titre considérées comme des lieux où chaque personne peut être accueillie avec respect et bienveillance, les communautés chrétiennes sont loin d’être toutes exemplaires. Il faut avoir le courage de dénoncer tous les abus, de pouvoir, de faiblesse, et sexuels qui sont aussi à déplorer dans ces milieux.

L’importance d’être exemplaires

En tant que croyants, nous ne pouvons que nous repentir de tels comportements et devons agir pour lutter avec détermination contre ce fléau qui déshonore le témoignage que nous voulons rendre au Dieu de la vie.

Il est de notre devoir personnel et communautaire de tout mettre en œuvre pour que nos Églises et nos œuvres chrétiennes restent des lieux d’accueil bienveillants et sécurisants.

Le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) a ainsi chargé un groupe de personnes qualifiées de rédiger un livret intitulé Bonnes pratiques pour lutter contre les abus. L’objectif de cet ouvrage est de sensibiliser pasteurs, anciens, diacres, responsables enfance et jeunesse, sur l’importance d’être exemplaires dans leur service au nom du Christ. Avec les abus, il est certes question de moralité, mais aussi de justice. Il importe donc de bien connaître les leviers législatifs pour prévenir et agir de manière responsable en cas d’abus. Car si l’abus de pouvoir relève bien de l’État, il est de la responsabilité des institutions elles-mêmes de veiller à éviter et de dénoncer toute emprise de responsables religieux sous cou[1]vert de conseils spirituels.

Une charte d’engagement

Dans une démarche conséquente, les membres du CNEF ont adopté une charte d’engagement pour lutter contre les abus dans l’Église. Ce document affirme la dignité et la valeur de chaque être humain et rappelle que nul n’a le droit d’abuser de son pouvoir pour instrumentaliser l’autre, l’abîmer ou le détruire par la violence, qu’il s’agisse d’un abus physique, psychique ou spirituel.

Des structures d’écoute, indépendantes des institutions ecclésiales, sont mises en place pour libérer la parole des victimes et les accompagner dans leur parcours de restauration. De plus en plus d’actions de prévention sont proposées pour sensibiliser les personnes et les informer de leurs droits. Les instituts bibliques et théologiques veillent de plus en plus à intégrer dans leurs cursus de formation des modules pour mieux préparer leurs étudiants à leurs responsabilités spirituelles et légales, et les accompagner dans l’exercice de leur ministère.

Plaise à Dieu que ses belles initiatives aident chacun à être mieux équipé pour faire face à la souffrance des victimes en vue d’une restauration de leur dignité, pour changer les mentalités et pour éviter les comportements d’abus et les récidives.