Candidates, candidats, abandonnez les discours flous et les promesses sans lendemain : engagez-vous à faire de votre mandat celui de la sortie de l’impasse écologique. Préparez votre passe pour chaque décision que vous comptez prendre, à commencer par vos programmes. Ils seront scannés à partir d’aujourd’hui par les électeurs”. Tel est l’appel des trois dirigeantes de WWF France, Isabelle Autissier, Monique Barbut, Véronique Andrieux, lancé aux prétendants à la présidentielle dans une tribune publiée le 19 février par le Journal du dimanche. 

Ainsi, la branche française du Fonds mondial pour la nature (WWF) demande aux candidats à la présidentielle de s’engager à soumettre les décisions du futur exécutif à l’examen d’une instance indépendante, qui leur délivrera un “passe climatique” seulement si lesdites décisions sont compatibles avec les objectifs de sauvegarde de la planète. 

Institution indépendante

L’ONG constate que “le vert s’affiche partout dans les discours et décisions politiques, mais apparaît à peine dans les résultats.” Elle ajoute que “les précédents présidents n’ont pas eu la main assez verte pour réduire l’empreinte écologique de la France”. Pourquoi ? se demande le WWF. “Tout simplement parce que rien ne les y oblige. Les objectifs écologiques qu’ils se sont fixés sont alors restés paroles en l’air, à l’image des engagements pris par la France pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles ou aux pesticides, pour déployer les énergies renouvelables, pour multiplier les bornes de recharge électrique, pour améliorer la qualité de l’air, pour développer l’agroécologie et pour protéger les espèces qu’elle s’est engagée à protéger”, déplore l’association. 

La tribune propose que “chaque décret, chaque arrêté, chaque feuille de route stratégique ou chaque engagement international susceptible d’avoir un impact sur la trajectoire française d’émissions de CO2 ou sur l’état de la biodiversité” soit évalué par une institution indépendante. Cette dernière fera office de vigie climatique. Par ailleurs, elle “déterminera à l’aide d’indicateurs fiables si la décision qui est envisagée est bien compatible avec les objectifs français de réduction des émissions de CO2 et de protection de la biodiversité. Un avis négatif pourra amener le juge compétent à déclarer cette proposition irrecevable”, précise le WWF.