À partir d’une question d’actualité, la « boussole de la FEP » propose des pistes de réflexion pour nourrir le sens de nos actions et tenter d’éclairer le sens des événements que nous traversons.

La parole

Amertume, irritation, colère, éclats de voix, injures, tout cela doit disparaître de chez vous, comme toute espèce de méchanceté.

La Bible, Éphésiens, chapitre 4, verset 31

Chemin de réflexion

La défaite, une occasion d’apprendre

Qui d’entre nous, dans la réalisation de ses projets, n’a jamais connu la défaite ? L’apôtre Paul nous met en garde : cette défaite peut produire en nous de l’amertume, de la colère, de la méchanceté dans nos paroles ou dans nos actes. Mais Paul ne reste pas sur ce constat ; il nous donne immédiatement quelques clefs bien utiles pour surpasser la défaite : la bonté, la compassion et surtout, le pardon.
La bonté et la compassion nous permettront de ne pas attribuer à tort la défaite aux autres, et également de ne pas nous culpabiliser inutilement (nous ne sommes pas parfaits !). Le pardon possède, lui aussi, un double aspect : pardonner à ceux qui seraient responsables de notre défaite, et se pardonner à soi-même de n’avoir pas réussi. Il trouve sa source en Dieu auprès de qui nous expérimentons, au moyen de l’humilité et de la foi, le véritable pardon en Jésus-Christ. La défaite devient alors une occasion d’apprendre de nouvelles attitudes de cœur, utiles à nous-mêmes et aux autres, et agréables à Dieu.

Mario Holderbaum et Bruno Landais, pasteurs, Église tzigane Vie et lumière

 

Combattre avec amour et pour la vie

Quand nous perdons, à un jeu ou à des élections, qu’est-ce qui réagit en nous ? Bien sûr, les enjeux ne sont pas identiques. Pourtant, les mêmes sentiments de frustration peuvent être ressentis. Notre amour-propre et notre amour de nous-même peuvent être mis à mal et en particulier quand ils passent par le besoin de puissance : imposer sa volonté, obtenir ce que l’on veut, se sentir supérieur aux autres… Que nous soyons croyants ou non, que pouvons-nous apprendre du récit de Jésus, « héros » d’une religion, mais dont l’action, à son summum, se solde par la mort et la résurrection ? Une défaite qui est une victoire.
Une victoire qui prend la forme d’une résurrection après la crucifixion, une victoire de la vie sur la mort, une victoire qui ne passe ni par une prise de pouvoir ni par l’extermination des ennemis mais par le choix de la non-puissance, la mort par amour pour nous. Victorieux ou défaits, pouvons-nous mettre de côté notre sentiment de puissance et choisir la vie et l’amour ? Y compris si nous devons lutter contre celui ou celle qui a gagné les élections…

Stéphane Lavignotte, pasteur, Mission populaire évangélique, La Maison Ouverte, Montreuil

 

Panser les blessures et aller de l’avant

L’apôtre Paul nous invite à ne pas garder dans notre cœur le mal qu’on nous a fait, un vrai défi ! Dans le domaine de l’accompagnement social, les résultats ne sont pas toujours au niveau des attentes et des moyens déployés. Faut-il alors parler de défaite plutôt que d’accident de parcours ? Chercher un coupable plutôt que d’aider la personne accompagnée à se relever ? Se sentir frustré plutôt que renforcé par cette nouvelle expérience ? Être attentif à l’autre et à ses attentes plutôt que de se préoccuper de notre propre image ?
Déçus, nous pourrions être tentés de « mal » réagir. Il arrive que les sortants de prison que nous accompagnons « replongent », malgré tous nos efforts. Accompagner l’humain n’est jamais linéaire ni totalement prévisible, ne l’oublions pas, même si l’échec peut être douloureux, mais pansons la blessure et continuons d’avancer avec la cicatrice. C’est grâce à la restauration du dialogue et de la confiance qu’accompagnant et accompagné reprendront leur chemin vers l’autonomie et la dignité.

Marc Renart, président des Foyers Matter à Lyon, association au service de la réinsertion des personnes en grande fragilité sociale

 

Des mots pour prier

Seigneur, nous sommes bien limités et tu connais les défaites que nous subissons parfois.
Dans ces situations, apprends-nous à ne pas nous laisser envahir par l’amertume, la colère ou la méchanceté, qui peuvent causer tellement de torts, à nous-mêmes et aux autres.
Merci pour ta Parole qui nous apprend à surmonter nos échecs par la bonté, la compassion et le pardon : c’est auprès de toi que nous pouvons expérimenter ces réalités spirituelles si utiles pour nos vies.
Seigneur, que nous puissions être à ton écoute pour ne pas rester prisonniers de nos échecs, et que nous nous laissions guider par ces précieux conseils que tu nous donnes.