À partir d’une question d’actualité, la « boussole de la FEP » propose des pistes de réflexion pour nourrir le sens de nos actions et tenter d’éclairer le sens des événements que nous traversons.

La parole

Le territoire d’Israël est sous la domination perse. Les élites ont été déportées. Néhémie est l’un de ces déportés. Il est échanson du roi Artaxerxès 1er.
Tout le livre biblique qui porte son nom raconte les hauts et les bas du projet dont il prendra la direction : rebâtir Jérusalem.
Le roi me dit : « Que cherches-tu donc à obtenir ? » Je priai le Dieu des cieux, puis je dis au roi : « Si cela paraît bon au roi et si ton serviteur est agréable à tes yeux, alors tu m’enverras vers Juda, vers la ville des tombeaux de mes pères, pour que je la reconstruise. »

La Bible, livre de Néhémie chapitre 2, versets 4 et 5

Chemin de réflexion

Redessiner le monde

Les murailles de la ville de Jérusalem ont été démolies naguère par l’envahisseur. Le temple, qui structure la vie religieuse et sociale du peuple d’Israël, est lui aussi tombé. Il ne reste que des ruines. Quel malheur et quelle honte pour le peuple resté là, dépouillé ! Reconstruire un lieu de vie où l’on se sent bien, reconstruire des liens et du partage, c’est le souci de Néhémie. Il va s’y atteler, avec le peuple. Ils feront face à des résistances, mais ensemble ils tiendront.
Quand nous regardons notre société aujourd’hui, nous éprouvons parfois ce même sentiment de désolation. Les relations se tendent vite. La défiance s’exprime souvent. Le repli chez soi, avec les siens, prime sur le désir de l’autre, différent. Les opinions se font rigides.
Que reste-t-il du plaisir des rassemblements, de la joie de la rencontre, du partage convivial, des discussions vivantes ? Reconstruire de la confiance, de l’intelligence collective, de la fraternité, de la solidarité, pour redessiner ce monde. Ce sera bon !

Bertrand Marchand, pasteur, Église protestante unie de France

 

Accompagnés et entourés

La pandémie, comme d’autres événements graves, peut nous avoir accablés ainsi que l’était Néhémie quand il apprit que sa ville, Jérusalem, n’était plus qu’un tas de ruines : la Bible nous dit qu’il était « au comble du malheur » ! Mais face à cette désolation, il demanda à Dieu de l’écouter car il savait que le Seigneur a « une oreille attentive et les yeux ouverts » face à nos difficultés. Il ressentit que « la bonne main de Dieu était sur lui » : quel encouragement pour reprendre des forces et se lancer dans son projet de reconstruire la muraille de sa ville !
Dieu veut nous encourager aussi si nos projets sont de bonnes résolutions, conformes à sa volonté. Néhémie fit également appel à ceux qui l’entouraient et les rassembla : « Levons-nous et bâtissons ! » Assurons-nous, comme lui, d’être accompagnés et bien entourés dans nos projets, surtout que le découragement et l’opposition peuvent nous atteindre et nous arrêter.
Ce fut le cas pour Néhémie, mais il ne se laissa pas intimider et reçut la force de Dieu pour mener à bien son chantier. Que son attitude puisse nous inspirer !

Bruno Landais et Mario Holderbaum, Église tzigane Vie et Lumière

 

Coconstruire l’EHPAD de demain

Après plus d’un an à jongler avec les incertitudes et la crise qui divise, les équipes ont besoin d’accompagnement. La perte de sens est inévitable dès que la routine s’installe. La collégialité et la coconstruction nécessitent du temps et de l’énergie, et sont vecteurs de motivation. Aujourd’hui, le temps manque cruellement, les urgences sont nombreuses, et la tension palpable à tous niveaux. Cependant, les équipes ont nécessairement besoin de projets.
Nous souhaitons déployer, au sein de notre association, une vision plus domiciliaire qui conduise les résidents à se sentir davantage « chez eux » au sein de l’EHPAD. Cet objectif nécessite des temps de rencontre avec les équipes, une formation, un accompagnement spécifique. Les formations sont actuellement reportées ou annulées, les perspectives de mise en œuvre s’éloignent. Pour autant, ce projet important ne doit pas être exclusivement porté par la direction mais par tous les professionnels. Pour qu’il en soit ainsi, la collégialité est indispensable.
Ainsi à la question « Quels chantiers quand tout se calmera ? je réponds en plaçant toute mon énergie au profit de ce chantier, afin que demain, un résident puisse dire sans retenue : « Viens chez moi, j’habite en EHPAD ».

Michael Lorich, directeur général du Diaconat Bethesda à Strasbourg

 

Des mots pour prier

Tout se bouscule autour de moi, sans beaucoup d’écoute ni de bienveillance.
Dieu, apaise-moi dans ce tumulte. Aide-moi à désirer « l’après », avec les autres.
Aurai-je la force de m’associer à eux pour construire une vie bonne ?
Aurai-je le courage de m’ouvrir à d’autres visions que les miennes ?
Aurai-je à nouveau la volonté d’être constructif à plusieurs ?
Oui, tout cela, je te le demande.
Inspire-moi des relations justes et des chemins de vie