La gestion des déchets, tant au niveau européen que mondial, est devenue, au fil des années, un enjeu économique, politique, sanitaire et bien sûr, environnemental.

Des conteneurs de plastique renvoyés à l’expéditeur. Cette image est désormais dans tous les journaux. Depuis peu, les pays d’Asie du Sud-Est renvoient les déchets vers les pays occidentaux. En 2018, la Chine a été le premier pays à durcir sa réglementation, ne souhaitant plus être « la poubelle du monde ». Cette décision politique a déstabilisé le marché du recyclage, concentré vers les pays producteurs de matériaux qui se situent essentiellement en Asie.

Cette question de la gestion des déchets, Zero Waste France s’en est emparée à sa création en 1997 ; l’association portait alors le nom de Centre national d’information indépendante sur les déchets. Militante, Zero Waste France s’est donné trois axes de travail : sensibiliser le public, encourager les producteurs et les industriels pour notamment stopper le suremballage et enfin se faire entendre des décideurs politiques par des plaidoyers.

Réduire le plastique à usage unique

« Cela fait environ 25 ans que les gestes de tri existent, pourtant, tout n’est pas trié parce que les consignes ne sont pas toujours claires, varient en fonction des communes et que tout ne se recycle pas. Certains déchets, dont on ne sait pas quoi faire, sont enfouis et ont un impact environnemental. Le plastique, notamment, n’est pas recyclable à l’infini », explique Pauline Debrabandere, chargée de projets à Zero Waste France. Une des priorités selon l’association est de réduire le plastique à usage unique. L’Europe a déjà fait interdire la production et la consommation de produits jetables tels que les couverts et les pailles en plastique d’ici à 2021. Pourtant, selon Pauline Debrabandere, cette décision n’est pas une alternative « écologiquement parlant. Ces objets en plastique vont être remplacés par du carton à usage unique, qui sera associé à du plastique, comme dans les gobelets. Et on sait que trier un objet ayant plusieurs composants est plus difficile. » À ce sujet, l’ONG Greenpeace a produit une courte vidéo très édifiante sur l’histoire de la petite cuiller en plastique, visible facilement sur Internet. Une manière de faire prendre conscience aux consommateurs de l’impact que cela a, d’utiliser une cuiller en plastique et de la jeter tout de suite après.

Changer les mentalités

Pour Zero Waste France, c’est en effet un changement de pratiques qui doit s’opérer. « Les consommateurs peuvent faire de petits gestes au quotidien : avoir une gourde plutôt que d’acheter des bouteilles plastique, apporter son contenant quand on va faire ses courses, acheter du shampoing solide, etc. », détaille Pauline Debrabandere. La consigne des bouteilles en verre est également une alternative écologique. En Alsace, où l’habitude de rapporter les bouteilles d’un certain format n’avait jamais été complètement abandonnée, le réseau AlsaceConsignes a été lancé au printemps dernier. Les marques de bouteilles d’eau Carola et Lisbeth, et la marque de bière Météor ont relancé la consigne de bouteilles en verre, avec l’association Zero Waste Strasbourg. Pourtant, la consigne est loin de faire l’unanimité, au regard des débats en cours autour du projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, présenté par le gouvernement. « Il nous faut trouver une nouvelle organisation et cela ne représente pas un énorme effort », conclut Pauline Debrabandere.