Au sortir du confinement, une des principales difficultés est liée au logement. Dans un troisième arrondissement de Marseille qui cumule les difficultés (précarité administrative, chômage, pauvreté, non-accès aux soins, logements indignes, hébergements informels), le confinement a privé les familles de liens et de ressources économiques (solidarité communautaire et familiale, travail à la tâche ou au noir, mendicité…) alors que de nombreuses structures ont fermé ou n’ont pu répondre comme d’habitude. Résultat : impayés de loyer et autres, risques d’expulsions légales ou illégales (pression des marchands de sommeil, voire racket), ainsi que l’insalubrité voire l’indignité de certains logements que la crise a accentuée.

Le collectif associatif (La Fraternité, Collectif des habitants organisés du 3e CHO.3e et l’association l’An02) qui s’était mis en place pour gérer l’urgence du confinement (voir Présence de juin 2020) a commencé par recenser les besoins.

Cela a permis d’affiner notre stratégie d’action. Certaines situations, les moins compliquées, ont pu être prises en charge et nous avons alors travaillé avec la Fondation Abbé- Pierre qui soutient les initiatives portées par des habitants des quartiers populaires. L’aide financière, si elle nous est  accordée, sera entièrement partagée de manière égalitaire entre les familles pour prendre en charge une partie des impayés de loyer afin de faciliter la négociation du collectif avec les propriétaires, éviter ou retarder l’engagement d’une procédure d’expulsion, apporter un répit aux familles dans cette période compliquée, mais surtout maintenir la cohésion et l’unité du groupe, fortement mobilisé pour faire valoir collectivement ses droits.