Bénéficiant d’une longue tradition anglaise «de compassion et de charité envers les animaux», la théologie animale «propose une relecture des sources de la foi chrétienne et appelle à un changement dans la relation des humains avec les non-humains». Dans son intervention à la 8e convention du Forum protestant, Rodolphe Blanchard-Kowal en dresse un bref historique avant de résumer ses concepts et ses conséquences éthiques. Une théologie qui «s’oppose à l’idée que les humains utilisent la nature comme modèle moral» et distingue très nettement la Création et «la nature que nous observons et que nous cherchons à comprendre».

La théologie animale est dans la face cachée de l’écothéologie. C’est déjà une bonne chose qu’elle soit reconnue comme une face de l’écothéologie. La bonne nouvelle, c’est que grâce à cette convention du Forum, pour beaucoup d’entre vous, elle devient aujourd’hui une face visible.

Qu’est-ce-que la théologie animale? Pour répondre très simplement: c’est une théologie qui se penche sur la question animale dans le christianisme. Elle propose une relecture des sources de la foi chrétienne et appelle à un changement dans la relation des humains avec les non-humains.

Est-ce que la théologie animale est une théologie à part entière, destinée à remplacer les vieux systèmes? Peut-être, ce sera à vous de le dire.

Est-ce qu’elle est là pour provoquer, stimuler et modifier les théologies et traditions chrétiennes en usage? Certainement.

Est-ce qu’elle est une spécificité protestante? Oui, les protestants sont probablement les plus avancés dans ce domaine.

Je parle depuis le Royaume-Uni. Je vis à Aberdeen en Écosse, dans la capitale européenne des algues fossilisées, comme le dit joliment Otto Schaefer. Je suis proche de l’Angleterre, où il existe une tradition de compassion et de charité envers les animaux qui est exceptionnelle, enracinée dans […]