Partout, nous entendons le souhait de tourner le plus vite possible la page de l’année 2015 et ses mauvais souvenirs : les attentats de janvier et de novembre, la crise migratoire, les drames du Moyen-Orient, les difficultés économiques… Face à ces drames, certains sont tentés par le syndrome du grenier et le mythe du « c’était mieux avant ». Remonter dans le passé pour cultiver la nostalgie des stylos à plume, de l’ORTF et des 45 tours. Et de préconiser, le retour au franc, au service militaire, à la famille traditionnelle, à l’autorité paternelle, aux blouses à l’école, et aux prêtres en soutane.
Ce n’est pas dans les greniers que se pense l’avenir. Lorsque Martin Luther, Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Condorcet ou Ferdinand Buisson ont questionné la société de leur temps, ils n’ont pas reproduit les représentations du passé, mais ils ont pensé la liberté de conscience, la tolérance, le contrat social, la démocratie et la laïcité. […]