À l’échelle de l’Histoire
Quand, dans quelques décennies, historiens et journalistes – si ces derniers existent encore – se pencheront sur les temps actuels, que retiendront-ils ? Je ne suis pas devin (je ne sais si le féminin de ce mot existe) mais ne riront-ils pas des salamalecs autour d’un remaniement ministériel qui n’intéresse personne, tant le chômage envahit les esprits et les vies, tant la confiance est en berne ? Ne balaieront-ils pas, d’un revers de la main, les calculs sans fin qui traversent les partis autour des primaires. « Ira ? Ira pas ? Y pense-t-il tous les matins en se rasant ? » On ne dira jamais assez combien l’institution du quinquennat fut une catastrophe, tant il a réduit comme peau de chagrin le temps des réformes et du gouvernement véritable pour laisser le champ libre à celui de la campagne, du jeu des ego et des bons mots…
De ces années, les générations qui suivent prendront comme une gifle la crise migratoire. Terrible. Elles s’interrogeront : pourquoi l’Allemagne s’est-elle montrée si généreuse et la France si égoïste ? Pourquoi, dans notre pays, les intérêts idéologiques l’ont-ils emporté à ce point sur la nécessaire compassion et la solidarité humaine ? […]