À quelques jours du premier tour, monte en moi une certaine anxiété.
Beaucoup de nos concitoyens refusent de se rendre aux urnes. Beaucoup d’autres ne savent toujours pas pour qui ils vont voter. La « vraie » campagne a été si courte, tant la première partie a tourné autour des primaires puis des affaires. La multitude de sujets abordés a pu ensuite noyer l’électeur sous un trop-plein de propositions. Le si rassurant clivage droite/gauche a été entamé, le Parti socialiste n’étant plus que la pâle ombre de ce qu’il fut, en dépit de l’intelligence de son candidat. La droite de François Fillon fait craindre à beaucoup le retour à un pays plus clivé que jamais et à un conservatisme passéiste.
Pour d’autres, c’est Emmanuel Macron qui effraie par son « jeunisme », sa volonté de faire du neuf, sans qu’on sache très bien sur qui il s’appuiera aux législatives. D’un côté, une sorte de « on prend les mêmes et on recommence », de l’autre de « on ne sait pas qui on prend pour commencer ». Veut-on se rassurer ou prendre un risque – aussi modéré soit-il ? S’appuyer plutôt sur le passé ou se tourner davantage vers le monde qui vient ? […]