Edwy Plenel disait dans une conférence animée par Réforme : « Parfois le silence des pantoufles est plus assourdissant que le bruit des bottes. » Le monde ne sera pas détruit par les quelques-uns qui font le mal mais par la majorité de ceux qui regardent le mal se faire sans rien dire. Dimanche dernier, les pantoufles se sont réveillées et, par millions, ont crié leur indignation. Quel bilan, provisoire, pouvons-nous tirer de cette séquence ? Nous voulons soulever quatre points.
D’abord un pied de nez : Charlie Hebdo est sauvé ! Le journal était en difficulté financière et risquait le dépôt de bilan. Il va connaître un nouvel élan qui durera des années. En voulant détruire le journal, les terroristes l’ont probablement sauvé par une de ces ruses dont l’histoire est friande.
Ensuite un motif de satisfaction. Notre pays a montré sa résistance au terrorisme. Devant la terreur, l’unité nationale s’est renforcée. Cette nouvelle est heureuse car notre monde est dangereux et il probable que nous serons confrontés à d’autres attaques. […]