L’évangile du dimanche 25 août
L’épître aux Ephésiens du dimanche 25 août
Ep 5.21-32 – Maris et femmes : un amour qui se donne
Le contexte – l’épître aux Éphésiens
Après avoir déployé sa compréhension de Dieu en parlant d’un Christ qui déborde l’histoire depuis avant la fondation du monde jusqu’à la récapitulation finale de toutes choses, l’auteur de l’épître aux Éphésiens développe les conséquences dans la vie du fidèle, appelé à abattre les murs de séparation entre juif et non juif, et à ajuster sa vie sur cette nouvelle compréhension de l’amour de Dieu.
Il termine son épître en revisitant les relations entre maris et femmes, parents et enfants, maîtres et esclaves. Le texte de ce dimanche évoque les relations conjugales.
Que dit le texte ? – Les relations homme-femme
Les femmes doivent être soumises à leurs maris car l’homme est la tête de la femme comme le Christ est la tête de l’Église. C’est un verset comme celui-là qui fait dire aux spécialistes que l’épître aux Éphésiens n’est pas de la main de Paul car il dit exactement l’inverse de l’épître aux Galates qui définit la foi à partir du verset qui dit : « Vous tous qui avez reçu le baptême du Christ, vous avez revêtu le Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Jésus-Christ » (Ga 3.27-28). On ne va pas tourner autour du pot à propos des propos sur la femme, les deux épîtres sont inconciliables.
Cette annonce était trop en décalage avec la compréhension de l’époque, c’est pourquoi l’épître revient à une vision plus traditionnelle de la place des femmes.
Après avoir dit que cette compréhension hiérarchique était inaudible de nos jours, nous devons entendre ce qu’il y a de beau dans la suite, et notamment dans le verset qui définit l’amour de la façon suivante : l’homme doit aimer sa femme comme le Christ a aimé l’Église et s’est livré pour elle… pour la faire paraître devant lui glorieuse, sans tache ni ride, sainte et sans défaut.
Nous pouvons reprendre ce verset dans une lecture égalitaire au sein du couple et appeler les maris face à leurs femmes et les femmes face à leurs maris à aimer leur conjoint en le voyant glorieux, sans tache ni ride, saint et sans défaut.
Si mon conjoint est comme tel, je ne peux pas ne pas l’aimer, et si je l’aime je le vois comme ça.
Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – Un amour qui se donne
Un Christ qui se donne jusqu’à être dévoré par ses disciples est une parole difficile à entendre puisqu’elle a provoqué le départ de plusieurs disciples, c’est pourtant le cœur de L’Évangile.
Pareillement se donner entièrement à son conjoint pour ne voir en lui que ce qu’il y a de plus beau, de plus parfait et de plus saint, n’est pas facile, mais c’est le message de l’épître aux Éphésiens pour l’éthique conjugale.
Il ne suffit pas d’entendre qu’un Dieu est mort sur une croix par amour pour l’humanité, il faut encore être capable de poser des signes de cet évangile dans notre vie de tous les jours.
Le livre de Josué du dimanche 25 août
Jos 24.1-18 – L’engagement du peuple à la fidélité
Le contexte – le livre de Josué
Le livre de Josué pourrait être un des livres les plus encourageants de la Bible puisqu’il évoque la réalisation de la promesse faite à Abraham. Le problème est que la conquête est organisée selon des modalités qui sont inacceptables pour un lecteur moderne puisque Dieu déclare l’anathème, c’est-à-dire la purification par le vide, des villes conquises.
Une lecture un peu serrée du récit montre que l’anathème est un thème plus théologique qu’historique. La conquête s’est faite progressivement (Jg 3.5-6) et l’anathème est un appel à maintenir son intégrité en évitant de se laisser influencer par la façon de vivre de ses voisins.
Cet engagement à la fidélité est formalisé dans l’alliance de Sichem qui conclut le livre.
Que dit le texte ? – Conclusion de la conquête
Avant de mourir, Josué convoque une dernière fois les enfants d’Israël à Sichem. Il commence par rappeler l’histoire du peuple depuis la vocation d’Abraham jusqu’à la libération de la servitude égyptienne et la conquête de la terre promise. Il prend ensuite l’engagement d’être fidèle au Dieu de l’alliance, et tous les Israélites font de même en confessant la fidélité de Dieu tout au long de leur histoire.
Ce chapitre ancre l’appel à la fidélité dans la relecture de l’histoire selon un procédé que l’on retrouve régulièrement dans la Bible. Quand on est menacé par l’agitation, il est toujours bon de s’arrêter et de faire mémoire de son histoire pour nous aider à donner du sens à notre présent.
Le passage que nous avons lu ce termine par un beau serment de fidélité : Nous servirons le Seigneur car c’est lui qui est notre Dieu. Le livre de Josué a été probablement écrit pendant la période de l’exil alors que le peuple était bien placé pour savoir qu’il n’a pas toujours respecté cet engagement. Au moment où il s’apprêtait à écrire une nouvelle page de son histoire, il s’est souvenu de l’engagement des pères pour retrouver les chemins de la fidélité.
Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – Suivre le Christ
Le chapitre 6 de l’évangile de Jean sur le pain de vie se termine sur une séparation au sein du groupe des disciples entre ceux qui décident de le quitter et ceux qui restent dans la fidélité. Pour ces derniers, même s’ils ne comprennent pas tout de ce que dit Jésus, ils ont reconnu qu’il a les paroles de la vie éternelle, c’est-à-dire d’une vie enracinée dans l’éternité de Dieu.
Être fidèle tout va bien, c’est facile, mais la vraie fidélité consiste à continuer le chemin même quand on ne comprend pas tout, même quand la tempête menace, même quand on marche dans la nuit. C’est dans ces moments qu’il ne faut pas hésiter à revisiter notre mémoire et à entendre le don que le Christ nous a fait pour enraciner notre fidélité.
Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Intervenants : Michel Barlow, Antoine Nouis