Chers frères et sœurs, le livre des Proverbes est une collection de phrases qui constituent une sorte de sagesse populaire – des phrases de bon sens. Le verset suivant, par exemple, indique que l’emprunteur est l’esclave de celui qui lui a prêté de l’argent, ce qui est un avertissement utile pour ceux qui veulent contracter un crédit. Mises bout à bout, toutes ces phrases de sagesse donnent une atmosphère de morale biblique à ce livre des Proverbes. Certainement, cela a-t-il contribué à faire de la foi une sagesse, une morale, un ensemble de préceptes à suivre à la lettre pour atteindre la félicité.
Toutefois, lues dans le détail, et en revenant à la langue hébraïque dans laquelle ces phrases sont écrites, nous sommes à même de découvrir des aspects bien plus subversifs qu’il n’y paraît. La méditation méticuleuse de ces phrases donne plus à penser que ne le ferait un ordre à appliquer de manière automatique. Ne serait-ce que le retour à la langue d’origine est une invitation à penser plus loin que ne nous y invitent les traductions auxquelles nous sommes habitués. En effet, si nous sommes habitués à : « instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre ; Et quand il sera vieux, il ne s’en détournera pas. » Une traduction au plus près de l’hébreu donne plutôt : « Entraîne le jeune homme sur la bouche de son chemin et quand il vieillira […]