Les Sadducéens et la résurrection
Quelques-uns des Sadducéens, qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection, vinrent interroger Jésus : « Maître, Moïse nous a prescrit que si quelqu’un meurt en laissant une femme sans enfant, son frère doit prendre la femme et susciter une descendance au défunt. Or, il y avait sept frères. Le premier prit femme et mourut sans enfant. Le deuxième, puis le troisième prirent la femme, et ainsi de suite jusqu’au septième, qui moururent sans laisser d’enfants. Après cela, la femme mourut aussi. À la résurrection, duquel des sept sera-t-elle la femme, puisqu’ils l’ont tous eue pour épouse ? »
Jésus leur répondit : « Dans ce monde-ci, les hommes et les femmes se marient, mais ceux qui sont jugés dignes d’accéder à ce monde-là et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari. Ils ne peuvent plus mourir, car ils sont semblables aux anges et sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection. Que les morts se relèvent, Moïse l’a indiqué à propos du buisson ardent lorsqu’il appelle le Seigneur ‘le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob’. Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants, car pour lui, tous sont vivants. »
Contexte et signification des Sadducéens
Nous sommes dans cette partie de l’Évangile qui se situe entre l’arrivée de Jésus à Jérusalem et son arrestation, durant la semaine appelée Semaine Sainte. Jésus débat avec différents interlocuteurs. Juste avant, il discutait de l’impôt dû à César, une question qui concernait particulièrement les Pharisiens et leur rapport avec l’État, la fidélité à Dieu et à César. Maintenant, c’est une polémique avec les Sadducéens sur la résurrection.
Les Sadducéens étaient principalement les prêtres et les aristocrates qui vivaient autour du temple de Jérusalem. Ils ne croyaient pas en la résurrection, une croyance qui est arrivée tardivement dans le judaïsme, vers le deuxième siècle avant Jésus-Christ, en réponse à une généralisation des injustices non rétribuées en cette vie. Cette croyance en la résurrection n’était pas partagée par tous, mais était soutenue par les Pharisiens, les principaux porteurs de cette doctrine.
Les Sadducéens tentent de piéger Jésus avec une question classique, basée sur la loi du lévirat, où les frères doivent épouser la veuve de leur frère pour lui donner une descendance. Cette pratique visait à assurer la continuité de la lignée familiale, un point crucial puisque, sans croyance en la résurrection, la survie de la personne était assurée par sa descendance.
La réponse de Jésus et sa portée théologique
Jésus explique que dans le monde à venir, il n’y aura plus de mariage. Ceux qui ressuscitent sont semblables aux anges et ne peuvent plus mourir. Il contredit ainsi l’argument des Sadducéens en montrant que la résurrection transcende les préoccupations terrestres de descendance et de continuité familiale. En affirmant que Dieu est le Dieu des vivants, il montre que les patriarches sont vivants pour Dieu, ce qui maintient la croyance en la résurrection.
Cette réponse de Jésus montre que la vie éternelle promise n’est pas une simple prolongation de la vie terrestre, mais une transformation radicale de l’existence. Ce n’est pas la continuation éternelle des relations terrestres, mais une nouvelle réalité de vie en Dieu. Jésus souligne que le lien avec ceux que nous aimons, et en particulier avec ceux avec qui nous avons partagé notre vie, ne disparaît pas mais est transformé. La résurrection ne concerne pas seulement la survie par la descendance, mais une nouvelle vie en communion avec Dieu, où la mémoire divine préserve et maintient l’existence de chacun.
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00:07 Lecture de Luc 20, 27-38
01:26 Commentaires du texte biblique :
03:26 Les sadducéens et la résurrection
04:49 Cas d’école
09:37 Sens de la résurrection
Production : Fondation Bersier