Soeur Anne et soeur Catherine, diaconesses de Reuilly, partagent leurs réflexions sur le pouvoir transformateur de la douceur dans un monde souvent dominé par la discorde et l’intérêt personnel. Dans le tumulte de la vie contemporaine, l’ancienne vertu chrétienne de la douceur n’est pas seulement pertinente, elle est aussi révolutionnaire.

Les diaconesses affirment que le contraire de la douceur est l’orgueil, c’est-à-dire la croyance, motivée par l’ego, que l’on est l’axe central autour duquel tout le reste tourne. « Lorsque vous croyez que le monde doit se conformer à vos désirs, la véritable douceur est inaccessible », explique sœur Anne.

Une réflexion qui intervient à un moment où la société est confrontée à une escalade des tensions sur différents fronts, des conflits internationaux aux crises environnementales. Les diaconesses citent le conflit actuel entre la Russie et l’Ukraine comme un exemple frappant du besoin urgent de douceur dans les relations mondiales.

Mais la douceur, selon les diaconesses, est loin d’être passive. C’est un choix actif et délibéré qui reflète l’approche du Christ, qu’elles décrivent comme « doux et humble de cœur ». Ce choix implique une empathie radicale qui reconnaît l’autre comme une entité distincte et précieuse plutôt que comme une simple extension de ses propres intérêts.

« Choisir la douceur aujourd’hui est une forme de résistance morale et spirituelle contre les forces de division et d’agression », affirme soeur Anne.

Les diaconesses considèrent que leur engagement en faveur de la douceur fait partie intégrante non seulement de la moralité personnelle, mais aussi de la vie en société. Il implique un profond respect de l’environnement – « l’intendance de la création », comme elles le disent – et un engagement à préserver la dignité humaine et à promouvoir la paix. Cette approche peut conduire à des solutions durables en matière de gestion de l’environnement et de résolution des conflits.

Leur message résonne avec la prise de conscience croissante, dans divers secteurs de la société, que les approches fondées sur l’agression et la domination exacerbent souvent les problèmes qu’elles visent à résoudre. En revanche, les approches fondées sur le respect et la compréhension mutuels – caractéristiques de la douceur – peuvent favoriser la coopération et la réconciliation à long terme.

Soeur Anne souligne la nature personnelle du défi. « La douceur commence par l’individu », fait-elle remarquer. « C’est un engagement quotidien qui commence à l’intérieur et rayonne vers l’extérieur. C’est une bataille contre nos propres instincts et un voyage vers la vraie liberté. »

L’appel des Diaconesses de Reuilly à la douceur comme choix de vie et de paix offre un contre-récit profond à l’éthique dominante de la puissance et de la compétition.
Selon elles, la douceur pourrait être la clé pour résoudre certains des problèmes les plus urgents de notre époque, des relations interpersonnelles à la diplomatie internationale.

Leurs paroles nous rappellent que, parfois, les actions les plus puissantes sont celles qui sont accomplies avec une force tranquille et une humble détermination.

Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Réalisation : Horizontal pictures
Entretien mené par : David Gonzalez
Intervenantes : Sœur Anne, sœur Catherine

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