Une Passion naissante et un parcours diversifié

Dès l’âge de cinq ans, Pascale Hamelin clamait vouloir devenir archéologue, une passion qui ne s’est jamais concrétisée mais qui a indirectement influencé son chemin artistique. Ayant passé sa jeunesse plongée dans les livres et les musées, elle n’a pas réalisé ce rêve, ressentant une grande frustration. Cependant, Pascale Hamelin affirme que Dieu lui a rendu au centuple en lui permettant de créer sa propre archéologie à travers la sculpture.Avant de devenir sculptrice, Pascale a travaillé comme styliste dans le domaine de l’accessoire de mode pendant dix ans. Son parcours dans la couture et la mode a duré jusqu’à ce qu’elle sente le besoin de s’exprimer de manière plus profonde. Elle a alors renoué avec la terre, un matériau qu’elle avait déjà exploré enfant. Cette reconversion lui a permis de découvrir une nouvelle forme de communication, plus intime et authentique, entre l’artiste et la matière.

La terre, un dialogue avec l’artiste

La terre n’est pas simplement un matériau mais un véritable partenaire de dialogue. Travailler avec la terre nécessite humilité et patience, car elle garde une trace de chaque erreur et chaque imperfection. Cette relation particulière avec la terre lui a permis d’explorer de nouvelles façons de s’exprimer, d’abord en créant des sculptures puis en les transposant sur toile. Chaque matériau offre une nouvelle dimension à son art et lui permet de dire des choses différentes.Pascale Hamelin a également pris des cours en atelier pendant six ans, où elle a beaucoup travaillé sur le modèle vivant. Rapidement, elle s’est rendu compte que cette approche ne lui convenait pas. Elle préférait explorer l’intériorité des formes plutôt que de se concentrer sur l’apparence extérieure. Cette quête l’a menée à créer des œuvres où les femmes sont enfermées dans des cocons, exprimant leurs souffrances, leur gestation et leur construction intérieure. Pour l’artiste, il s’agit de rendre hommage à la beauté intérieure des femmes, loin des clichés sur leur apparence physique.

La mémoire et la foi dans l’art

Une rencontre marquante avec un ami gravement malade a inspiré Pascale à créer ses premières « boîtes à mémoire ». Elle a ressenti le besoin de conserver les souvenirs et les connaissances qui disparaissent avec la mort. Ces boîtes, souvent en forme de têtes de femmes, sont des réceptacles de mémoire, intégrant des éléments naturels comme des végétaux pour symboliser la continuité et la préservation des souvenirs. La foi joue également un rôle central dans le travail de Pascale Hamelin. Elle décrit son atelier comme un lieu de prière et de connexion profonde avec Dieu. Elle considère que son art est guidé par une force divine, chaque sculpture étant une forme d’expression spirituelle. Travailler la terre et d’autres matériaux lui permet de se connecter à l’humanité et à la création divine, donnant à son œuvre une dimension sacrée et introspective.

Ecouter l’intervention de Pascale Hamelin sur France Culture : https://www.franceculture.fr/emissions/solae-le-rendez-vous-protestant/rencontre-avec-pascale-hamelin-sculptrice

Coproduction : Fondation Bersier – Regards protestants / France Culture
Entretien mené par : Jean-Luc Gadreau
Intervenante : Pascale Hamelin
Réalisation : Horizontal pictures

Cette vidéo est une rediffusion du 13 mars 2022.