Je me demande évidemment, pourquoi, faut-il que l’Eglise continue à être présente, en tous les cas dans sa forme actuelle. Car ces personnes de ma famille, de mes amis, se disent être chrétiens, engagés dans la société pour plus de justice, mais tiennent à distance la vie de l’Eglise, le culte et tout engagement ecclésial direct. Pourtant, quand je vais au culte je suis nourri spirituellement, je reçois la paix, la joie au fond de mon cœur, et je suis, quelque part triste en pensant à ceux que j’aime, et qui passent à côté de ces bienfaits.

Oui, je me demande, à quoi cela sert-il, de continuer à organiser l’Eglise, à faire des réunions, à donner tant de poids à de l’administratif, alors que l’essentiel, la bonne nouvelle n’est finalement pas entendue par la plupart des personnes. Car nous sommes une poignée à nous rendre au culte. Nous sommes une poignée à profiter de toute l’organisation ecclésiale, alors qu’elle devrait être au service du plus grand nombre. Alors nous avons suffisamment de donateurs pour continuer à faire tourner la boutique. Et cela pourrait continuer encore longtemps. Mais je ne peux m’empêcher de me dire : « à quoi sert l’Eglise ? »

A quoi sert-elle quand je vois des responsables se disputer ?

A quoi sert-elle quand elle est le lieu des égos sur dimensionnés ? A quoi sert-elle quand elle devient un lieu de routine ? A quoi sert-elle quand elle devient un lieu d’accusation, de critiques intempestives ? Je sais bien que l’Eglise proclame la grâce de Dieu. Encore faut-il expliquer ce que cela veut dire dans le langage d’aujourd’hui ! Je dirais, la grâce comme confiance. J’aurais envie de mettre à plat toute notre organisation, pour que nous puissions ensemble revenir à l’essentiel, c’est-à-dire à l’écoute de Dieu dans la prière.

Au moment où nous sommes à fond pour préparer le synode régional, je voudrais que nous soyons chacun bien au clair dans ce que nous faisons et vivons lors d’un synode. Il y a les parties administratives, elles sont importantes, mais doivent rester à leur place de serviteurs de la mission de l’Eglise. L’administratif demande du temps, de l’organisation, mais ne doit pas prendre le dessus sur notre mission. Il y a le sujet financier, qui lui aussi reste un outil, pour l’Eglise. Importante, cette partie demande du temps, des compétences et les décisions financières doivent être conduites aussi spirituellement. Il y a le sujet synodal, sur l’avenir de l’Eglise, ses priorités, ses ministères. Là aussi, soyons responsables dans nos orientations.

Partage, solidarité et ouverture avant tout

Et puis il y a les prises de paroles en séance. Sont-elles des lieux pour exprimer nos colères, nos émotions, nos accusations, comme j’ai pu le constater, ou un lieu d’exhortation, de bénédiction, d’écoute mutuelle ? Chers amis, je voudrais tant que l’Eglise soit un lieu pour témoigner avec audace de l’amour inconditionnel de Dieu. Un lieu de partage, de solidarité et d’ouverture. Chers amis aujourd’hui il est grand temps de prendre le temps de réfléchir à notre vocation et à penser à tous ceux qui sur le seuil de l’Eglise, attendent un geste, un sourire, une parole en vérité, de notre part pour venir donner un nouvel élan.

Réalisation : Jean-François Baudet
Co-production : Église protestante unie de France Région Ouest et Protestant de l’Ouest
Moyens techniques : EPU de Loire-Atlantique