À une époque marquée par la division, l’unité au sein de l’Église sert de phare à l’harmonie et à la collaboration entre les chrétiens. L’oecuménisme transcende les frontières confessionnelles et vise à créer une communauté de foi cohésive et inclusive.

L’unité de l’Eglise au fondement de la communauté de Reuilly

La vision de l’unité de l’Église a été clairement exprimée par les fondateurs de la communauté de Reuilly, qui ont souligné son importance avant même que la communauté n’existe officiellement. L’objectif était double : unifier les dénominations protestantes en interne et combler le fossé entre le protestantisme et le catholicisme. Ce double souci d’unité interne et externe met en évidence l’aspiration universelle de l’Église à former un seul corps cohérent.

Cette notion d’unité est illustrée par le simple fait de partager un repas. Comme le fait remarquer soeur Anne, le fait de partager le même pain avant un repas dans un monastère est devenu un profond rappel de l’unité : « Nous qui mangeons le même pain, nous formons un seul corps. Cette idée s’étend bien au-delà des murs du monastère, suggérant que toute l’humanité est interconnectée par des expériences et des relations partagées. Chaque repas partagé, que ce soit avec un voisin ou un étranger, ajoute un fil à la tapisserie complexe de l’expérience humaine ».

Les implications d’une telle unité sont profondes. D’après les diaconesses de la communauté de Reuilly, le fait de dîner avec des personnes diverses, y compris des musulmans et des personnalités religieuses de premier plan, permet d’intégrer symboliquement ces personnes dans sa communauté personnelle. Cela élargit le concept de l’Église à l’ensemble de l’humanité, où chaque individu, quelle que soit sa foi ou son époque, contribue à l’esprit collectif.

Une remise en cause du terme « œcuménisme »

L’unité de l’Église remet également en question l’approche traditionnelle de l’œcuménisme. Soeur Caroline critique le terme « œcuménisme » comme étant souvent superficiel, plaidant plutôt pour un engagement plus profond et plus authentique avec les différentes traditions chrétiennes. Cette approche respecte et honore les façons uniques dont chaque confession et ses adeptes interprètent leur foi et pratiquent leurs croyances.

Les pratiques liturgiques sont également considérées comme des occasions d’exprimer l’unité. La communauté adopte une approche inclusive de la liturgie, qui permet une variété d’expressions spirituelles reflétant les diverses expériences de ses membres. Cette flexibilité dans les pratiques liturgiques est essentielle pour accueillir des personnes qui pourraient se sentir entravées par des structures religieuses plus rigides.

En fin de compte, l’appel à l’unité de l’Église est un appel à une compréhension plus large et plus inclusive de la communauté, qui transcende les différences théologiques et célèbre les aspects communs de l’existence humaine. C’est un rappel que dans un monde souvent divisé par des croyances et des doctrines, il y a une vérité profonde et simple dans les expériences partagées qui nous lient. Qu’il s’agisse de la liturgie, d’activités communes ou du simple fait de partager un repas, chaque interaction est un pas vers la réalisation de la vision d’une Église unifiée. Cette vision, enracinée dans les premières aspirations des fondateurs de la communauté de Reuilly, continue d’inspirer une approche plus harmonieuse de la foi et de la fraternité dans le monde moderne.

Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Réalisation : Horizontal pictures
Entretien mené par : David Gonzalez
Intervenantes : Sœur Anne, sœur Caroline