Le Front national a échoué de peu dans sa tentative d’envoyer un troisième député à l’Assemblée nationale le week-end dernier. La prochaine fois, il réussira ! Nous ne pouvons plus nous voiler la face devant un fait brut : la progression de ce parti est spectaculaire. Si en Grèce et en Espagne, la gauche radicale a réussi à fédérer la vague de mécontentements et de frustrations, en France, c’est Marine Le Pen qui a eu ce talent. L’accession du Front national au pouvoir n’est plus une simple hypothèse d’école. Même si la fille n’est pas le père, cette perspective est dangereuse pour trois raisons.

Le caractère clivant d’un mouvement incapable d’élaborer des compromis. On présente souvent comme un scandale le fait qu’un parti qui réunit plus de 20 % des électeurs ait moins de 1 % des députés. Dans le système électoral de la Ve République, pour avoir des députés, il faut contracter des alliances. Si le Front national a si peu de députés, c’est qu’il a été incapable d’établir des rapprochements. Même au niveau du Parlement européen où les députés sont élus à la proportionnelle, il n’a pas réussi à trouver des partenaires étrangers pour créer un groupe. […]