Née en 1952 à Saint-Brieuc de parents bretons, fonctionnaires, catholiques pratiquants, elle est la cadette d’une famille de quatre enfants. Ayant des rapports difficiles avec son père qui préfère sa sœur aînée, elle demande à être interne dans un collège libre. En terminale, la philo la passionne et l’amène à réfléchir sur la religion. Cette même année du bac, elle tombe amoureuse d’un garçon rencontré dans un bal, le revoit en dépit de son père et se retrouve enceinte. Elle choisit de se marier avec son amoureux, ouvrier maçon, et de poursuivre ses études.
Défi réussi : après la naissance de Yannick, elle s’inscrit à la fac de droit à Poitiers en septembre 1973, passe le DEA brillamment et s’inscrit au concours de greffier en chef. Elle attend un nouvel enfant et la famille déménage à Buxerolles. Ayant réussi au concours elle enchaîne avec un stage à Dijon et accouche de son second fils Davy. Sa carrière commence en Poitou, au tribunal d’instance à Montmorillon, puis de grande instance à Poitiers de 1979 à 85. Elle apprend à connaître la nature humaine à travers tous les litiges et conflits relevant de la juridiction d’un tribunal. Elle connaît aussi dans son couple des conflits qui la bouleversent.
Lors d’un stage de formateurs à la Cour de Dijon pendant lequel elle pleure tant son désarroi est grand, un collègue l’emmène le dimanche au temple : Ce fut pour moi un moment extraordinaire où l’amour de Dieu, son pardon, sa grâce me furent révélés. À Poitiers, la procédure de divorce entamée, elle obtient une résidence séparée et bénéficie de l’aide spirituelle du pasteur Denis Vatinel et de son épouse Isabelle. Ses deux fils sont inscrits à l’école biblique, et elle-même demande une cérémonie d’accueil dans l’Église réformée. Elle reste à Poitiers jusqu’en 1992 à la Cour d’appel.
Au ressourcement
Le culte dominical devient un ressourcement nécessaire. Très vite aussi la lecture de la Bible qu’Isabelle lui avait conseillée pour apaiser ses inquiétudes a été d’un grand recours. En 1992, Évelyne réussit le concours de la magistrature. Elle est nommée substitut du procureur à Brest puis à Laval et assume de lourdes responsabilités. En novembre 1995, lors de l’affaire Djamel Benakka, jeune Marocaine tué par un policier à Laval, elle est en première ligne et reçoit l’aide de Laurent Schlumberger. Elle termine sa carrière comme juge des enfants à Lorient et à Vannes. À l’Église de Lorient, elle a accepté d’être conseillère presbytérale.
Elle vient de quitter la lourde charge de trésorière, mais fait partie de l’équipe des prédicateurs laïques souvent sollicitée puisque le pasteur partage son ministère entre les paroisses de Lorient et de Quimper : « J’aime beaucoup préparer les cultes, cela m’amène à enrichir mes connaissances de la Bible, à m’interroger sur l’influence du Christ dans ma vie, à partager avec les autres par la prédication, mais aussi le choix des prières et des chants dans le cadre de la liturgie. Prendre conscience que Dieu est venu en Jésus-Christ pour être à nos côtés, pour nous aider, a bouleversé ma vie et c’est la bonne nouvelle que je veux partager. »