« Ils virent apparaître des langues pareilles à des flammes de feu ; elles se séparèrent et se posèrent une à une sur chacun d’eux. Ils furent tous remplis de l’Esprit saint et ils se mirent à parler en d’autres langues, selon ce que l’Esprit leur donnait d’exprimer. » (Actes 2.3-4)

Pentecôte, c’était jadis, à Jérusalem.

Pentecôte, c’était hier quand des hommes et des femmes ont rejoint par leur témoignage des femmes et des hommes, enfermés dans leurs douleurs et leur servitude, pour leur dire la Bonne nouvelle d’un Dieu qui n’abandonne pas l’humanité, mais vient au contraire la rejoindre au cœur de la souffrance.

Pentecôte, c’est aujourd’hui et chaque jour, quand vous, moi, nous témoignons d’une espérance qui nous dépasse et vient renverser les peurs, les replis, les haines, le retrait de la vie… Pas besoin d’être polyglotte pour cela. Pas besoin d’avoir appris à parler toutes les langues du monde pour être entendu dans les mots de celle ou de celui à qui l’on s’adresse. Il n’y a qu’une seule langue à parler, celle que l’on entend au fond de soi, celle que l’on distingue dans les méandres de son existence. La trace indélébile que laisse le Dieu de la vie qui passe dans la vie de chacun, la flamme qui s’est allumée au matin du monde lorsqu’Il a osé un « que la lumière soit ! »

Les actualités nous donnent bien des raisons de baisser les bras. Pentecôte, ce sera aujourd’hui lorsque – contre toutes ces raisons – nous oserons cette interpellation fragile à ceux qui vivent dans les ténèbres : « que la lumière soit ! Elle brille au fond de toi ! »