Malgré sa proximité avec le Béarn, le pays basque reste une terre catholique. Comme ailleurs en France, la Réforme y est parvenue par les voies commerciales, mais elle y a été réprimée. Toutefois, depuis deux siècles, une communauté d’arrivants alsaciens, béarnais, ivoiriens, malgaches, néerlandais, parisiens et poitevins y exerce le culte librement.

Aujourd’hui, la communauté rassemble deux cent cinquante foyers, une quinzaine d’actes pastoraux, une dizaine d’enfants à l’école biblique, un journal mensuel, une page Facebook, un week-end paroissial (œnologique, famille ou autre) par an, etc. À s’en tenir à ces seuls chiffres, cette paroisse semble en bonne santé. Cependant, il n’y a que deux adolescents au catéchisme, vingt-cinq personnes en moyenne aux cultes tous lieux confondus, sept conseillers presbytéraux, un groupe d’éclaireuses et éclaireurs unionistes qui n’arrive pas à décoller. Cette réalité s’explique par l’âge de ses membres et les défis que traverse notre Église protestante unie. En effet, son renouvellement est essentiellement lié à l’installation sur la côte basque de retraités venus d’ailleurs. Cet apport très positif ne compense pas le manque de jeunes ménages et d’autochtones nécessaires à la pérennité de ses activités. Son plus grand défi est donc « démographique ». Le second défi tient à l’étendue de la paroisse. Comment faire Église lorsqu’il y a quatre-vingts kilomètres entre le temple de Soorts et la petite communauté de Baïgorry, que les accès aux temples sont malaisés dans les villes très touristiques de Biarritz et Bayonne, et que les paroissiens sont dispersés sur un territoire qui fait la moitié du département ?

Des atouts

Son principal atout réside dans un noyau de paroissiens très impliqués, notamment au conseil presbytéral comme dans des associations et activités satellites de la paroisse, telles que : Jeanne Barthélémy à la Cimade, Madeleine Jolly à l’Amitié judéo-chrétienne et au groupe interreligieux, Nicole Couraud au Forum des chrétiens en mouvement et la JMP, Jocelyne Michel, Pierre Soubeyran et William Baillo  à l’Entraide, Jean Déaux à l’Acat. Ils donnent ainsi à l’Église une visibilité territoriale. De plus, la communauté peut compter sur une demi-douzaine de prédicateurs laïcs, avantage non négligeable en période de vacance pastorale.

Des réussites

Parmi les réussites, il faut noter le rôle majeur de notre Église au sein du groupe œcuménique basque d’Église verte depuis 2018 : neuf communautés catholiques et protestantes impliquées, dont Isabelle Bousquet est la coordinatrice. Le ciné-catéchisme, organisé par Nadia Savin depuis cinq ans, fidélise un petit groupe d’ados. La bonne acoustique du temple de Bayonne permet l’organisation de concerts, dont un durant les fêtes de Bayonne, et l’enregistrement de disques. Mais ce qui distingue le plus l’Église est sa position géographique, lieu de passage transfrontalier pour la capitale et l’Europe du nord. À cet égard, le conseil presbytéral se souviendra longtemps avec émotion de ce soir d’hiver où, en séance, il a entendu frapper à la porte du temple de Bayonne deux jeunes émigrés en quête d’un repas et d’un hébergement pour la nuit. À l’initiative de sa pasteure d’alors, Nathalie Paquereau, et du conseil presbytéral, la paroisse a ouvert ses locaux à l’automne 2018 pour loger des femmes et des jeunes de passage, le temps de quelques nuits. Aujourd’hui, c’est le docteur Jean Déaux, conseiller presbytéral, qui est le plus actif, en charge des problèmes de santé des migrants au sein du collectif Diakité. Les temples accueillent régulièrement les expositions de notre réseau : « Femmes et protestantisme » en 2019, « Martin Luther King » en 2018, « Martin Luther : Portes ouvertes à…  » en 2017, « Église de témoins » en 2015.

Des projets

L’ambition essentielle du projet de vie d’Église adopté en 2019 est d’assurer la pérennité de l’Église et, si possible, son développement, en commençant par consolider l’existant. Les distances et la pyramide des âges conduisent à imaginer pour aujourd ’ hui, et su r tout pou r demain, des nouveaux moyens pour continuer à faire Église ensemble ; par exemple développer un covoiturage efficace notamment auprès de personnes âgées ou sans voiture, améliorer les outils de communication… À cet égard, la période de confinement a déjà permis de tester les cultes et prières à distance. Il s’agit ensuite d’ouvrir large les portes et fenêtres de la paroisse pour donner à voir ce qu’elle est. Ceci passe par l’organisation d’événements comme les « apéros prots », soirées pour découvrir le protestantisme, des conférences-débats ouvertes à toutes les sensibilités, lancés par Georges Casenave pour témoigner de notre message et peut-être ainsi permettre à certains de nous rejoindre.

La communauté, quelques chiffres

3 temples : Soorts, Bayonne, Biarritz

2 communautés (St-Jean-de-Luz et Baïgorry) célébrant dans des lieux catholiques

1 culte hebdomadaire l’hiver, 2 à 3 l’été 2 à 3 fêtes paroissiales/an : Avent, printemps, début de l’été 

5 enterrements/an

6 baptêmes/an

3 bénédictions de mariage/an 

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