Leur formation est presque terminée. Ils sont actuellement en stage ici et là (trois stagiaires dans la région Ouest). Ils seront reçus dans les prochains mois par la commission des ministères pour être autorisés à entrer en « proposanat », c’est-à-dire pour être mis en pleine responsabilité pastorale au service d’une Église locale… Les futurs ministres arrivent !

Au pied du mur !

Après quelques années avec des promotions réduites, on annonce actuellement quinze à vingt candidats au ministère pastoral dans l’EPUdF au 1er juillet 2020 (débutants, ministres venant d’une autre Église, ministres désireux de reprendre un ministère après quelques années d’interruption…).
Question posée dans toutes les régions : combien de postes pouvons-nous pourvoir ? Ou plus exactement, combien de postes pastoraux aurons-nous les moyens de rémunérer ?
Dans la région Ouest, la réponse est très claire : 29,31 postes ! Si nous établissons nos prévisions pour 2020 en additionnant toutes les contributions des Églises locales pour le budget 2020, nous ne pourrons prendre en charge que 29,31 pasteurs. Or à ce jour, nous avons déjà 29 ministres et les prévisions de départs et d’arrivée laissent augurer une situation identique au 1er juillet 2020. Alors, pas d’embauche ?

Pas de beurre sans l’argent du beurre !

Pourtant, pour quarante-six associations cultuelles dans la région Ouest, dix postes ne sont plus pourvus depuis plusieurs années, sept postes prioritaires sont en attente de pourvoi. Il y a donc de la place ! Et la politique de notre Église a toujours consisté à accueillir tous les ministres qui souhaitaient se mettre à son service.
Mais la joie d’accueillir de nouveaux ministres ne nous dispense pas d’une exigence d’anticipation et de prévoyance sur les conséquences matérielles et financières de leur arrivée. C’est la préoccupation actuelle du Conseil régional, préoccupation qui ne manquera pas d’alimenter les débats du Synode régional. Lors de sa session de septembre, le Conseil régional a fortement affirmé le souhait d’accueillir trois à quatre ministres supplémentaires au 1er juillet 2020. Mais nous sommes bien conscients qu’une telle volonté doit se traduire par la recherche d’un financement complémentaire, sous peine de mettre en difficulté l’équilibre budgétaire de la région.

Pour mémoire, un poste pastoral coûte environ 30 000 euros. Donc, trois à quatre postes supplémentaires, c’est 90 000 à 120 000 euros supplémentaires par an pour les années à venir, alors que les Églises locales demandent une lente et régulière diminution de leurs contributions régionales. Mais on ne peut vouloir du beurre sans l’argent du beurre.

L’épreuve de vérité dans la confiance

Le premier acte de notre ambition est un acte de confiance. Nous devons faire le pari que nous pourrons financer quatre postes de plus. Après tout, si le Seigneur donne à son Église des ministres, pourquoi ne donnerait-il pas aussi les ressources matérielles pour les accueillir ? Cet acte de confiance, le Conseil régional souhaite le faire.
Le deuxième acte de notre ambition est que chacun (membres d’Églises, conseils presbytéraux, mécènes éventuels, etc.) prenne ses responsabilités : suis-je prêt à faire un effort supplémentaire pour donner à mon Église (l’Église protestante unie de France) les moyens matériels d’accueillir de nouveaux ministres ?
Deux chiffres à titre indicatif : si tous les foyers qui participent actuellement financièrement à la vie de l’Église dans la région Ouest augmentent leur don de 30 euros en 2020 (en affectant ce supplément pour l’embauche de nouveaux ministres), l’arrivée de quatre pasteurs supplémentaires ne pose aucun problème ! Par ailleurs, 57 % des foyers connus des Églises locales de la région Ouest (soit 5250 foyers) ne soutiennent pas l’Église financièrement (ou alors, ils le font de manière anonyme !). Si chacun de ces foyers donnait 22 euros par an à leur Église locale, nous n’aurions collectivement aucun souci pour financer quatre postes supplémentaires.

Interrogeons nos réserves « dormantes »

Mais nous devons ajouter encore une information : le cumul des réserves financières des Églises locales de la région Ouest totalise plus de 2 millions d’euros. Certes, certaines réserves sont déjà « affectées ou réservées » pour des projets bien identifiés. Mais ce n’est pas le cas pour une partie substantielle de ces réserves.
Question : les Églises locales concernées auront-elles le courage et l’enthousiasme de libérer tout ou partie de ces réserves « dormantes » pour donner à la région Ouest les moyens d’accueillir quatre ministres supplémentaires ? Nous en appelons ici à la responsabilité des Conseils presbytéraux.
Souvenons-nous de l’histoire de ce gérant qui accumula toute sa vie ses récoltes dans des greniers de plus en plus grands et qui, au soir de sa vie, lorsqu’il pensait enfin pouvoir se reposer, mourut subitement. Et Dieu lui dit : « Cette nuit, on te demande ta vie, et ce que tu as préparé, qui donc l’aura ? » (Luc 12.16-21).
« Église du Christ, réjouis-toi pour les ministres que le Seigneur t’envoie ! ». Et que ta générosité soit à la hauteur de ton enthousiasme et de ta confiance !