Fortes de ce constat, certaines communautés ont décidé de repenser les dispositifs de l’accueil des nouveaux venus ou les personnes de passage. 

Comment accueillir sans donner l’impression de « mettre le grappin » sur un nouveau visage ? Montrer que l’on a remarqué une présence nouvelle sans se montrer intrusif ? L’accueil nécessite sensibilité et doigté, présence et retenue. Pour les nouveaux arrivants, une écoute pastorale momentanée suffit parfois, d’autres garderont juste le souvenir d’un sourire… Pour Georges Fauché, pasteur à Vitrolles-Marseille Nord, l’accueil doit devenir un réflexe : aller vers les nouveaux arrivants, systématiquement. Son expérience est que le délai est court pour que la personne se sente prise en compte : quinze jours. Il préconise la mise en place de réseaux, pour faire connaissance. « Plutôt trop d’accueil que pas assez », témoigne-t-il, « car trop de personnes sont déçues de s’être heurtées au silence dans un temple ».

Kit d’accueil

Le réseau de conseillers (ou non conseillers) « accueillants » fonctionne dans de nombreuses paroisses. À Albi, un kit de bienvenue est remis : bulletin local, mot d’accueil, trombinoscope et coordonnées des personnes ressource et du pasteur, liste des activités, dépliants nationaux et sur le protestantisme, sur l’histoire particulière de l’église locale… Dans diverses paroisses, des repas « auberge espagnole » l’été, dans un jardin, ou les « tables partagées » en cours d’année mêlent conseillers et personnes nouvelles. Et puis l’ouverture sur la cité, avec des conférences et des spectacles ouverts à tous est une forme d’accueil qui permet de rejoindre nos contemporains autour de questions de société.

Tradition et nouveauté

L’accueil des plus jeunes est particulièrement réfléchi dans les paroisses qui proposent des cultes
«autrement». Plutôt que de chercher à concilier jeunesse et tradition – et faire des insatisfaits des deux côtés – l’ensemble «Gardon et Vidourle» a choisi de faire les deux et de se fonder sur les traditions locales : le «culte apéro» à 17h30 (en plus du culte du dimanche matin) est un culte participatif qui privilégie le dialogue ; «Bod’Église» le 21 juin, avec musique et paëlla dans le temple (ce terme vient des «bodegas», lieux privés ouverts à la rencontre à l’occasion des Férias); «Bible en marche», circuit avec des textes lus à diverses étapes… Et puis l’ensemble «Gardon et Vidourle» accueille et accompagne, dans un presbytère inoccupé, une famille de Syriens. Tout un réseau dépassant le cadre de l’Église protestante s’est mis en place, apportant une nouvelle dynamique. Tandis qu’à Marseille Nord, «Accueil et Rencontres» ouvre les locaux paroissiaux au quartier, pour des ateliers culturels…