La place de la musique et du chant dans nos cultes se pose fréquemment, et c’est à une façon de voir autrement cette question qu’étaient conviés les protestants du Tarn. En invitant Éric Galia, pasteur de l’Église protestante unie du bassin alésien, mais connu pour être « ce pasteur qui ose les cultes rock’n’roll », comme le titrait Midi Libre, les responsables du consistoire avaient choisi de nous faire découvrir d’autres formes de chants pour nos assemblées. Culte classique, animé par les différents pasteurs du consistoire ; culte moins « rock » que « blues » et « jazz ».
De l’improvisation
Du blues illustré musicalement par le célèbre riff de guitare de Ritchie Blackmore (Smoke on the water), du jazz qui apparaîtra dans la prédication d’Éric Galia, prenant appui sur la finale de l’Évangile de Matthieu (Mt 28 : 16-20) sur laquelle Éric a prêché : annoncer l’Évangile est du domaine de l’improvisation. Mais l’improvisation, ce n’est pas partir de n’importe quoi : un repas improvisé se bâtit autour de ce qu’il y a dans le frigo ; l’improvisation en jazz, elle, se construit à partir d’une grille d’accords. Il en est donc de même pour l’annonce de l’Évangile qui est toujours improvisation se fondant sur la Parole : « L’improvisation demande écoute, créativité et partage ! ».
Les improvisations musicales du pasteur Galia, accompagné par le pianiste José Licenziato, n’ont pas écarté les formes plus traditionnelles avec l’Ave verum de Mozart, chanté au début du culte, mais, plus surprenant, deux cantiques bien connus comme À Toi la gloire et Confie à Dieu ta route repris sur un rythme jazzifiant.
« You got a move »
Après le repas partagé, trois ateliers ont été organisés, reflet de la diversité musicale de nos Églises. Un travail de chorale animé par Nathalie Caubère, un atelier de chant par Marion Combes, une composition collective d’un cantique sur une chanson actuelle avec Éric Galia. La restitution finale a permis à chaque groupe de chanter, puis de reprendre ensemble en anglais et en français le blues de Fred McDowell et du Révérend Gary Davis. You got a move accompagné à la guitare, Éric Galia reprenant le riff de McDowell et de Mick Taylor. You got a move, tu vas te bouger, beau programme pour nos Eglises et pour nous-mêmes.