Par Claire Nicolas, présidente de la Maison Ouverte

Dès sa création en 1973, ils souhaitent faire de la Maison Ouverte un lieu de réflexion, de rencontre, d’ouverture, de mixité, tout en conservant une dimension spirituelle et ce dans une dynamique de colo-responsabilité dans son animation « par une équipe composée de membres des divers groupes fréquentant le 17 rue Hoche, et qui cessent du coup d’être des visiteurs, des usagers, pour devenir avec nous co-responsables de l’entreprise. » Plus de 44 ans plus tard, la Maison Ouverte continue à être perçue comme un lieu ouvert, accueillant, fraternel qui défend des causes humanitaires.

Sortir Jésus du tombeau de la théologie

Dès les débuts, la dimension spirituelle et religieuse a occupé une part importante et est toujours présente. Cette volonté s’accompagne d’un perpétuel questionnement sur ce qu’est la foi, la religion, la théologie s’inscrivant dans un « protestantisme hors-frontières », tentative d’essayer de faire sortir « Jésus du tombeau où l’avait enseveli la théologie » – pour reprendre une expression de Ennio Floris. La dimension culturelle a aussi une place conséquente au sein de l’association. Un grand nombre d’associations sont accueillies au sein de la Maison Ouverte : des compagnies de théâtre, des associa-tions de création d’art, de dessin, de peinture, de danse, de musique… venant de tous les horizons et s’adressant à tous les publics : des jeunes, des moins jeunes, des Français, des immigrés, des Montreuillois, des non-montreuillois, ce qui favorise l’interculturalité et une grande mixité.

Une vie solidaire

Par ailleurs, la Maison Ouverte essaye, par différents moyens, de lut-ter contre les injustices sociales, les inégalités, l’oppression, l’exclusion et l’exploitation des individus, en tentant d’appréhender « une manière de vivre une vie solidaire » où chacun pourrait trouver « un lieu de parole libre, non contrôlé par un “ propriétaire ” attaché à ses droits ». Nous tenons depuis notre origine à notre indépendance financière et politique. Nous pouvons vivre sans subvention, nos seules res-sources étant les locations de nos salles et de nos appartements et ce surtout grâce à la mise à disposition du bâtiment par une convention avec le propriétaire, aujourd’hui l’EPUdF, demain la fondation individualisée Martin Bucer. C’est pour continuer de mettre en œuvre ces solidarités que la Maison Ouverte de Montreuil a décidé, lors de son assemblée générale de 2017 d’adhérer à la Mission populaire et, à partir du 1er juillet 2018, nous nous réjouissons d’accueillir Stéphane Lavignotte, qui nous a déjà accompagnés ces dernières années, pour, ensemble, continuer à mettre en œuvre ces solidarités.