Et si pour une fois nous commencions par la fin. Nous savons presque comment cela finit. Ils se sont retrouvés autour d’une table et ont partagé des boissons et des mets préparés par toutes les petites mains réunies ce soir-là. Eh oui, souvent la musique appelle avec elle ces moments de convivialité et de partage. C’est peut-être pour ça qu’elle est la compagne idéale des moments de culte et de la vie d’Église.

La musique révèle nos émotions, elle donne envie de danser ou de chanter, de rire ou de pleurer. Il y a maintenant quelques années, le Conseil régional de Cévennes–Languedoc-Roussillon a décidé de confier au pasteur Éric Galia un mi-temps sur un poste musique. L’idée principale est de coordonner les initiatives locales, apporter une expertise, améliorer ce qui existe et donner une nouvelle dynamique. Précisons que quand nous parlons de musique en région Cévennes–Languedoc-Roussillon, nous parlons de groupes de musiciens avec leurs instruments et leur voix, d’une partition plus pop-rock, une nouvelle façon de chanter en Église. Le but n’est pas de remplacer l’ancien par le moderne, mais bien de proposer de nouvelles formes pour animer les cultes et les journées d’Églises.

Trois pôles musicaux

Rendez-vous est donné au temple de Clermont-l’Hérault. Le groupe de musiciens vient de recevoir son nouveau matériel de sonorisation : micros, amplis, enceintes de retour de son et une application informatique à mettre en route. Éric Galia a été appelé à la rescousse. Parmi les objectifs de sa mission, il y a l’aide technique de ces groupes locaux. Il ne faut pas moins de deux heures pour faire tous les réglages instrument par instrument, y compris les voix. Le groupe de Clermont est composé d’un guitariste, une clarinette, une contrebasse, un clavier, un percussionniste, un accordéoniste et deux chanteuses. On peut rajouter les deux personnes qui vont assurer l’assistance technique et faire les réglages. Un groupe bien organisé, bien rodé qui interprète et chante avec tout son cœur (ou chœur !) cantiques anciens ou chants d’Église plus contemporains dont, au passage, les compositions d’Éric Galia et Joël Dahan. Le temple de Clermont-l’Hérault est un peu petit pour accueillir toute cette équipe qui apporte une nouvelle couleur au culte ou moment spi du pasteur Jean-Paul Nunez. Le projet d’un nouveau lieu est à l’étude.

Deux autres lieux sont aussi très actifs. Le temple de Saint-Césaire, à Nîmes, accueille aussi un groupe musical. Ici, le temple a été sonorisé et équipé pour des répétitions de qualité sous la direction d’Éric. Le dernier lieu est la paroisse de Quissac. Le temple a aussi été équipé avec du bon matériel. Un groupe actif anime en particulier tous les premiers samedis du mois une célébration musicale. Un temps spirituel partagé entre lectures et musique. Le genre de moment où les pieds vous démangent et/ou vous avez envie de vous trémousser sur des rythmes entraînants.

Un avenir en musique

Trois lieux, des instruments, des chanteurs et un auditoire conquis. Mais pour que cela fonctionne correctement, il a fallu installer des sonorisations, des instruments parfois. Le Conseil régional de CLR a d’abord investi, puis la fondation FLAM a pris le relais. Les musiciens doivent pouvoir répéter dans de bonnes conditions, sans organiser un déménagement à chaque répétition. Éric utilise cette image : « si les organistes devaient démonter et remonter leur instrument pour chaque culte, il y en aurait beaucoup moins. »

Deux nouveaux pôles sont en cours de création. Un premier à Jacou ; de nombreux musiciens ont envie de se retrouver pour animer des cultes. Le temple de Jacou est une salle idéale pour organiser des répétitions et animer des moments « spi et musique ». Un second, dans le sud Aveyron, entre Meyrueis et Millau, où la volonté de monter un groupe est en train de naître.

Let it bee

Un lieu, un festival : le Mas des Abeilles à Nîmes. La première édition a été reportée puis modifiée en raison de la crise sanitaire. Mais fort du succès de la première session en juin et septembre 2021, une autre est programmée les 10 et 11 septembre 2022. L’idée est d’avoir un vrai festival protestant de musique avec une ou deux scènes principales et des activités connexes : atelier pour les enfants, atelier d’écriture, conférences autour de la musique, atelier de création de chant complet… Éric Galia est accompagné cette année dans sa mission par les pasteures Ingrid Prat et Agnès Daudé pour l’aider à trouver des groupes qui ont un lien avec notre Église, mais pas que, car pour Éric il faut garder un lien multitudiniste, avec des textes qui font réfléchir d’où qu’ils viennent. La mise en place de l’année passée permet de réfléchir à un accueil différent pour ce festival 2022.

Et quand on parle de lieu de musique, il ne faut pas oublier les réseaux sociaux et les enregistrements qui permettent de rencontrer tous ces musiciens. Alors, partons en musique vivre l’Église en Cévennes–Languedoc-Roussillon.