Caroline Keck est pasteure de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine. Elle est mariée avec une femme, Fanelie. Ensemble, elles ont fondé une famille par insémination artificielle en Belgique et sont mamans de deux enfants. Une pratique sans doute bientôt légale en France. Les députés ont voté en ce sens le 27 septembre, les sénateurs se prononceront début janvier. Les opposants, eux, iront manifester à Paris le 6 octobre. Fanelie, elle, se demande si elle ne va pas aller «contre-manifester».

«Les hétérosexuels s’inquiètent pour nos enfants et leur devenir», analyse Caroline Keck. «Ils pensent que nos enfants n’ont pas d’équilibre du fait de l’absence d’un père. Mais, peut-on définir un homme juste parce qu’il a un pénis? Les papas d’aujourd’hui donnent à leurs enfants une éducation qui ressemble à celle que prodiguaient les mamans il y a trente ans.» Dans son couple, elle estime que c’est Fanelie qui assume la «fonction paternelle». […]