23% de personnes en moyenne déclaraient ne pas appartenir à une religion dans une enquête européenne de 2008. Depuis plusieurs décennies, la part des «sans-religion» en Europe et en Occident ne cesse d’augmenter. En Suisse, c’est la part des «distancés» qui grandit.

Oui, les églises se vident. Pour autant, pas si facile d’en conclure qu’à notre époque «on ne croit plus en rien». C’est plutôt une profonde recomposition qui s’effectue. A tel point parfois que les chercheurs ne savent plus à quel saint se vouer! Le simple groupe des «sans-religion» recouvre en réalité «un large éventail de visions du monde», comme l’a très bien décrypté Anne-Laure Zwilling, chercheuse au CNRS à Strasbourg.

Fluidité des appartenances

La chercheuse décrit ce que les sociologues observent depuis les années 1970, mais qui s’accélère depuis les dernières décennies, dans les sociétés occidentales autrefois majoritairement chrétiennes: une très grande «fluidité des appartenances». Non seulement les croyants interrogés «bricolent» leur religion en construisant chacun leur croyance (un adepte du catholicisme peut croire en Dieu, mais pas en l’infaillibilité du pape, par exemple). Mais de plus, nombreux sont ceux qui […]