Christiane Gaud-Descouleurs a mis sa foi chrétienne au centre de sa vie. Après avoir épousé un prêtre, Bernard Descouleurs, redevenu laïc, elle écrit seule ou avec lui des cantiques. Elle a composé et écrit ce chant de Noël, avant son mariage. Ce chant est comme un dialogue entre les strophes et le refrain pour annoncer le message de Noël. La répétition dans chaque strophe de « Noël c’est Jésus qui vient » indique que la dynamique de Noël vient de Jésus. Nous découvrons au cours des strophes un Jésus proche des hommes, de ses amis au creux de leurs questionnements, puis cela s’élargit au monde, comme un appel à la paix. Ce compagnonnage nous conduit à Dieu, comme une lumière dans nos nuits, rappel d’une promesse ancienne qu’annonçait Ésaïe. (És 9,1). Et nous voilà invités à partager un temps de fête ensemble.

Un peu d’espace pour Lui

Le refrain répond à ce Jésus qui vient vers nous en une interrogation personnelle, en « je ». Jésus vient pour s’offrir à nous, à moi, est-ce que ma vie va devenir le témoin de sa venue et de la joie qu’il apporte ? N’est-ce pas là la démarche du croyant ? Jésus vient pour l’humanité, se rendre proche de toute l’humanité, de toute humanité, dont la mienne. Le refrain est comme le questionnement de celui qui perçoit cette proximité. Saurai-je lui faire place, lui donner de la place, lui libérer tout l’espace nécessaire pour que je devienne le reflet de son accueil inconditionnel, de la joie qu’il accorde ? Il faut le dire et le redire à ceux qui ne le savent pas : « Noël c’est Jésus qui vient, proche des hommes qui cherchent une espérance ». Il ne demande qu’à venir chaque jour dans notre vie. Mais nous ne pourrons vraiment le rencontrer que si nous-mêmes, nous venons à lui. Son désir est de nous combler de son amour, un amour qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Vivre Noël, ce n’est rien d’autre que d’accueillir le Sauveur dans notre cœur et notre vie.

Ce chant nous invite à faire du message de Noël un message engagé, ancré dans le monde et sa réalité, pas seulement limité à l’histoire de nos communautés. Chacun est interpellé à réveiller son talent caché. Non pas chercher en dehors de soi des solutions aux problèmes du monde, mais en soi. Jésus n’est pas venu lutter contre nos problèmes, mais il est venu apporter un message d’amour, de paix et de joie. J’imagine que lors d’un culte ce chant soit antiphoné entre un chantre à qui reviendraient les strophes et l’assemblée qui répondrait en un grand « je » collectif et individuel. Pour le rendre encore plus percutant pourrait s’y associer la projection de quelques images alternant situations douloureuses du monde et gestes d’entraide.