André Birmelé, professeur émérite de théologie à la faculté de Strasbourg, avait fait partie du groupe de travail entre l’Église catholique romaine et la Fédération luthérienne mondiale qui avait produit le texte de la Déclaration conjointe sur la doctrine de la justification par la foi (DCDJ), adoptée, il y a tout juste 20 ans, le 31 octobre 1999. Lors de la conférence, organisée à Lyon le 8 octobre, il est revenu sur les conditions de « naissance » de ce texte et sur la méthodologie particulière de ce document qui a permis un accord historique, levant cinq siècles d’anathèmes réciproques entre catholiques et luthériens.

Trois points sont centraux. Tout d’abord, la reconnaissance, côté luthérien comme catholique, de l’évolution du langage, et particulièrement du langage théologique, au xvie siècle qui a accentué les incompréhensions réciproques conduisant à la séparation. Deuxièmement, la méthode du consensus différenciant mise en œuvre pour l’adoption de ce document : il reste des différences entre les théologies catholiques et protestantes, mais elles ne sont pas séparatrices et doivent être acceptées comme une variété réjouissante. Enfin, cette DCDJ ne doit pas constituer une ligne d’arrivée, mais bien un point de départ : enfin, catholiques et protestants ont affirmé avec ce texte : « nous proclamons le même salut en Christ ! »

La réception de ce document et plus largement des documents d’accords œcuméniques dans les différentes Églises était au cœur des […]