Vous connaissez l’action de la Fédération de l’Entraide Protestante dans le domaine social, médico- social et sanitaire, son rôle auprès des populations démunies et précaires, des réfugiés et des migrants. Mais à quand remonte le début de sa mobilisation ?

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les nombreuses œuvres diaconales qui coexistaient au sein du  monde protestant français constituaient une mosaïque d’institutions hétérogènes, et, pour la plupart d’entre  elles, isolées. L’édification d’une maison commune regroupant toutes les composantes de la diaconie protestante en France s’est étalée sur près d’un demi-siècle.

La constitution de la Fédération des œuvres évangéliques (FOE), en 1949, suivie un an plus tard par celle de la Fédération des institutions chrétiennes (FIC) s’inscrivit dans le contexte de l’immédiat après-guerre : il fallait remettre en état les bâtiments endommagés, recruter des cadres compétents, se moderniser et s’adapter à un environnement profondément renouvelé avec la mise en place d’un système public de protection sociale.
La FOE, pour les départements de l’Alsace et de la Moselle et la FIC, implantée dans les autres départements, poursuivaient un triple objectif :

  • rapprocher les institutions diaconales et les Églises issues de la Réforme, en rappelant inlassablement aux paroisses les devoirs sociaux d’une Église vivante ;
  • partager les expériences ;
  • représenter leurs adhérents face aux pouvoirs publics.

Au cours des « Trente Glorieuses », les cadres dirigeants et le personnel se professionnalisèrent, ce qui ne fut pas sans préoccuper les dirigeants associatifs qui s’alarmaient des risques de sécularisation des institutions et de la perte de leur référence protestante. […]