Ceux qui connaissent leurs classiques chrétiens auront reconnu les paroles du cantique d’Un arbre séculaire qui, évoquant également « le sol durci », est l’un des tubes du temps de Noël ! Mais quelle idée de citer un cantique de Noël dans ce numéro d’avril qui correspond, cette année, au temps de Pâques ? C’est que ce frais rameau m’évoque justement le passage entre le dossier du mois dernier qui nous emmenait flâner dans les allées des jardins de la Bible et de nos vies et ce numéro qui s’attarde sur Pâques.

Le numéro consacré au jardin ne se voulait pas un traité d’horticulture, pas plus que ce dossier consacré à Pâques ne se veut un traité de théologie. L’un et l’autre cherchent simplement à évoquer nos vies – la mienne, la vôtre. Et c’est bien ainsi que Pâques symbolise ce « frais rameau jailli » dans nos existences. Là où l’histoire de l’homme de Nazareth semble échouer lamentablement dans une tragédie, une brèche s’entrouvre pour faire jaillir une vie nouvelle. Que peuvent donc alors être nos échecs, nos peurs, nos douleurs, nos maladies, nos confinements et nos désespoirs si Dieu se révèle ainsi comme le Dieu qui relève de la mort ? Si même celui qui a été rejeté par les hommes se révèle être celui que Dieu choisit comme étant son Fils, quel pouvoir peuvent avoir nos solitudes, nos isolements ?

Que pour chacune et chacun de vous, ce rameau s’enracine et jaillisse !