Et l’on pourrait continuer la liste ! Il reste que les principales têtes d’affiches restent marquées par une hybridation entre terreau francilien et influence afro-caribéenne.
Le Gospel francilien investit les plus grandes salles
Gospel chords singers (dirigés par Monique Ange-Ertain), Psalmodial, Gospel Voices… Les troupes naissent les unes après les autres depuis les années 1990. Les plus importantes sont Gospel Dream en 1990, Gospel pour 100 voix en 1998, New Gospel Family en 2001, et Total Praise Mass Choir lancé en 2003 par l’église Centre du Réveil Chrétien (CRC) (1)… Par leur échelle et leur ambition, ces chorales bien entraînées ouvrent de nouveaux espaces et créent l’événement. Ainsi, Gospel pour 100 voix, « réunion de choristes venus des meilleurs ensembles gospel d’Europe »(2), multiplie les concerts spectaculaires dans les salles parisiennes les plus prestigieuses (Palais Omnisport de Bercy, Palais des Congrès, Zénith…). C’est le cas aussi de la New Gospel Family, composé en assez large partie de choristes français, en majorité franciliens, qui investit à quatre reprises le Zénith de Paris (à dater de 2015). Autodéfini comme le « premier groupe de Gospel urbain de France », cet ensemble vocal en constant renouvellement n’hésite pas, en 2012, à s’ouvrir sur l’électro Gospel. Et le courant passe !
Quant aux emblématiques précurseurs que sont les Chérubins, héritiers de l’époque des « vaches maigres », ils retrouvent une seconde jeunesse et attirent aussi les foules. Depuis Sarcelles, ils éditent un album en 2004, porté par une chorale de 65 personnes qui chante en anglais, en français, en créole, en boulou et en lingala. Son titre ? « I’m ready to go », « Je suis prêt à y aller ». Comme un résumé du nouvel état d’esprit qui anime la scène Gospel en France au début du XXIe siècle : après un temps de maturation (répertoires, publics, groupes), des groupes prêts à de nouvelles avancées, dans une France inquiète, pétrie de peurs, en quête de happy days.