Quand elle ouvre ses bras, la Loire en un flot furieux reçoit l’océan. Ce tourbillon donne à Saint-Nazaire un visage de fer, tumulte où grondent les navires et les chantiers, la chimie de tous les songes, et l’aventure avant tout. Patrick Deville a vu le jour juste à côté, parce que sa mère ne pouvait traverser le fleuve en décembre pour accoucher. Mais Saint-Nazaire est à la fois le titre de son nouveau livre et son port d’attache. Un roman sans fiction, nous prévient-il sur la couverture. Un jeu de mots, puisque l’ouvrage paraît dans la collection « Fictions et compagnie », ce qui nous laisse penser que l’écrivain se range en marge, ensuite parce que l’imagination domine, de sorte qu’il entre dans ses pages un brin de malice.
On aime les bacs au fil de la Loire, on admire le pont qui les remplace, et les combats contre le péage. « Après l’avoir […]