Dimanche 15 octobre, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a exprimé son inquiétude alors que des milliers de patients du nord du territoire palestinien doivent être évacués vers le sud du pays, dans des hôpitaux déjà débordés. Le conflit israélo-palestinien, ravivé par l’offensive du groupe islamiste Hamas le 7 octobre, a pris une nouvelle dimension avec la riposte de l’armée israélienne.

Pour traquer les partisans du Hamas, l’armée israélienne – Tsahal – bombarde de manière intensive l’enclave de Gaza, où vivent un peu plus de 2 millions de Palestiniens. Les frappes ont entraîné le déplacement d’un million de personnes en une semaine et la population du nord de l’enclave a désormais un peu plus de 24 heures pour se rendre dans le sud. Tsahal se prépare en effet à une offensive militaire terrestre contre le Hamas, et masse ses troupes à la frontière.

Déplacer les malades du nord vers le sud

« L’OMS condamne fermement les ordres israéliens réitérés d’évacuer 22 hôpitaux traitant plus de 2 000 patients dans le nord de Gaza », a déclaré l’agence de la santé, rattachée à l’ONU. L’organisation pointe du doigt l’incapacité des structures de santé du sud à absorber de nouveaux patients, comme l’explique le HuffPost. Certaines personnes, gravement malades, ne peuvent pas non plus être transférées vers les hôpitaux du sud, comme les patients en soins intensifs ou sous dialyse, les nouveau-nés en couveuses, les femmes enceintes.

Les personnels de santé se retrouvent face à un dilemme : ils doivent choisir entre le fait d’abandonner leurs patients et de les exposer à un risque mortel en les transférant du nord vers le sud. L’OMS souligne ainsi qu’une très grande majorité des personnels de santé ont choisi de rester auprès de leurs patients.

Dans Le Monde, le directeur de l’hôpital Al-Awda, dans le nord de la bande de Gaza, témoigne et affirme avoir reçu un appel de l’armée israélienne qui lui donnait deux heures pour évacuer l’ensemble de l’établissement. Le docteur explique avoir refusé, bien que son hôpital ait déjà subi des dommages à plusieurs endroits.

Un système de santé saturé

Mais le personnel médical est confronté à d’autres problématiques. Les médicaments, comme de simples antidouleurs, manquent, dans des établissements exsangues après seize années de blocus israélien. En raison de la fermeture complète de la frontière de la bande de Gaza depuis le 8 octobre, il n’y aura bientôt plus d’électricité, car le carburant nécessaire pour faire fonctionner les générateurs ne peut transiter.

Face à cette situation, l’aide humanitaire s’avère particulièrement compliquée. Le HuffPost rapporte que des cargaisons d’aide jordanienne, turque et émiratie, venues des capitales qui soutiennent Gaza, s’empilent à la frontière égyptienne. Elles ne peuvent pas parvenir à la population, enfermée dans l’enclave, comme le déplorait jeudi l’Agence des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans un communiqué.

Face à l’offensive terrestre de Tsahal, les hôpitaux gazaouis se préparent. Le nombre de morts, depuis le début de l’offensive, était estimé dimanche 14 octobre à 2 215 dans le territoire palestinien.