Alors que l’armée israélienne mène une opération terrestre et aérienne dans Gaza, certains Palestiniens ont pour profession de documenter les événements. Ils sont journalistes ou photographes, et vivent la crise humanitaire gazaouie, en plus de la couvrir.
Le média québécois Le Devoir rappelle que l’une des premières victimes de la riposte israélienne, après l’attaque du Hamas le 7 octobre, était un photojournaliste palestinien de 21 ans. Il s’appelait Ibrahim Mohammad Lafi et a été tué par balle en couvrant les combats à Beit Hanoun, dans le nord-est de Gaza.
Le bilan des journalistes tués depuis le début de l’offensive israélienne est estimé à une vingtaine, selon les derniers chiffres donnés par les organismes de protection des droits des journalistes. Le Comité pour la protection des journalistes estime ainsi que 29 journalistes ont perdu la vie depuis le 7 octobre : 24 Palestiniens, quatre Israéliens et un Libanais. Le Syndicat des journalistes palestiniens compte, lui aussi, 24 journalistes tués.
Des salles de rédaction sous les tentes
Ce bilan pourrait s’alourdir rapidement alors que les professionnels de l’information sont en première ligne dans le conflit. Depuis vendredi 27 octobre, le gouvernement israélien est entré dans la seconde phase d’une guerre « longue et difficile », selon les termes de Benyamin Netanyahou, et les bombardements s’intensifient.
Le média libanais L’Orient-Le Jour explique que les médias présents sur le territoire palestinien travaillaient d’abord depuis des bureaux à Gaza-ville. Mais les bombardements les ont contraints à partir vers le sud, bien que l’armée n’épargne aucune zone. L’équipe de l’AFP s’est par exemple installée dans une ville du sud de l’enclave, dans des tentes dressées dans une cour d’hôpital et organise une « salle de rédaction » de fortune, avec des gilets pare-balles et des casque « presse ».
Certains vivent le drame humain à Gaza de plein fouet. Mercredi 25 octobre, la chaîne arabe Al-Jazeera a annoncé que son principal correspondant à Gaza, Wael al-Dahdouh, avait perdu sa femme, son fils et sa fille dans un bombardement israélien.
Bloqués dans l’enclave de Gaza
Sur les réseaux sociaux, plusieurs photojournalistes partagent aussi des photos et des vidéos de la guerre au quotidien. Motaz Azaiza, photoreporter, cumule à lui seul plus de onze millions d’abonnés sur Instagram et n’hésite pas à montrer la violence du conflit.
Ces journalistes n’ont pas d’espaces à l’abri des bombardements où ils pourraient se réfugier pour travailler. Le Devoir rappelle que le territoire palestinien est soumis à un siège total, et que l’électricité, l’eau, la nourriture et le gaz n’y sont plus acheminés par Israël. Il est, enfin, impossible de sortir de l’enclave.
Un autre problème complique le travail des journalistes sur place : les coupures de courant. Durant le week-end du 28 octobre, une coupure de 24h du service internet et de la téléphonie touché Gaza, après des frappes israéliennes.