Voilà un an que le président de la République Emmanuel Macron a annoncé dissoudre l’Assemblée nationale le 9 juin 2024 à la suite des résultats des élections européennes, marquant une percée inédite du Rassemblement national (RN). Alors qu’aucune majorité ne s’est dégagée dans l’hémicycle à l’issue des élections législatives engendrées par la décision du résident de l’Élysée, la possibilité d’une nouvelle dissolution devient une question de plus en plus préoccupante pour les Français et la sphère politique. Sans exclure cette éventualité, Emmanuel Macron a dit souhaiter « qu’il n’y ait pas d’autre dissolution » à l’Assemblée nationale, comme le rapportent le Huff Post et l’AFP.

Une dissolution pas totalement exclue

Le chef de l’État n’est donc lui non plus pas enthousiasmé par la perspective d’une nouvelle dissolution, à laquelle il n’aurait recours que s’il s’y retrouvait forcé, selon ses dires. « Mon habitude n’est pas de me priver d’un pouvoir constitutionnel, parce que si des formations politiques décidaient d’avoir une approche totalement irresponsable et bloquer le pays, peut-être me retrouverais-je dans une situation où je dois utiliser la Constitution », a-t-il ainsi déclaré le 9 juin lorsqu’il a été confronté à l’hypothèse d’une dissolution d’ici la fin de son mandat dans deux ans.

Reconnaissant que la précédente n’avait pas eu l’effet escompté, n’avait pas « permis de clarifier les choses« , il réfute les reproches faits à son égard en ce qui concerne l’immobilisme politique du pays, rejetant la responsabilité sur les « formations politiques » et le « gouvernement ». « Ce serait un peu facile de reprocher au président de la République le vote des Français et l’immobilisme des formations politiques, dont certaines ont expliqué que le président avait trop de pouvoir », a-t-il conclu.

Une majorité de Français opposée à une nouvelle dissolution

Selon un sondage réalisé en juin 2025 par l’Ifop pour LCI, 81 % des Français estiment que la dissolution prononcée par Emmanuel Macron a fait perdre du temps au pays, tandis qu’un autre sondage, fait cette fois par Elabe pour BFM TV, retient que 71 % d’entre eux pensent qu’il s’agissait d’une mauvaise décision. Les personnes interrogées pour obtenir ce dernier chiffre sont issues de tous les bords politiques mélangés. Toujours selon les résultats du sondage réalisé par Elabe, 65 % des Français sont opposés à une nouvelle dissolution.

Pas de dissolution avant le 8 juillet

Selon les dispositions prévues par la Constitution, le président de la République doit attendre un an pour recourir au mécanisme de la dissolution de l’Assemblée nationale. Le décompte ne s’effectue cependant pas à partir de l’annonce faite par le chef de l’État mais à partir du lendemain du résultat des élections législatives déclenchées par ladite annonce. Or, comme le relève RTL, celles-ci se sont achevées le 7 juillet 2024. Ce qui signifie qu’Emmanuel Macron ne pourra décider d’une nouvelle dissolution qu’à partir du 8 juillet 2025.

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