Après neuf mois de discussions, le Conseil d’État français a fini par accepter un compromis à l’automne dernier concernant la place de la statue de Marie à La Flotte-en-Ré, sur l’Île de Ré. Les nombreuses contestations contre la présence de ce symbole religieux, notamment initiées par le groupe La Libre-pensée 17, ont abouti à son retrait de la place publique, sans qu’elle soit déboulonnée. Elle siègera bientôt dans le jardin privé d’une association non confessionnelle qui en a fait la demande… et sera donc simplement décalée de quelques mètres.
Si de plus en plus de croix, de statues d’anges et d’autres personnages issus de la tradition chrétienne disparaissent des espaces censément laïcs en France, la séparation concrète de l’Église et de l’État est loin d’être la seule cause que défendent les partisans de ce que l’on nomme le wokisme. Écologie, féminisme, genres, justice sociale, racisme : certaines causes rejoignent celles de beaucoup de chrétiens. Toutefois, l’action et la communication souvent violentes de militants radicaux mettent des enjeux de la culture et de l’histoire en question. Ainsi, une statue de Napoléon – qui a rétabli l’esclavage en 1802 – a failli être retirée de sa place devant l’hôtel de ville de Rouen, au profit d’une figure du féminisme.
Religion ou attitude ?
Le terme woke (« éveillé » en anglais) étant connoté péjorativement, Léa Rychen, apologète au sein du média imagoDei, préfère parler de « culture woke » plutôt que de wokisme. Si dans la presse elle entend bien parler du phénomène comme d’une religion, l’expression est pour elle plus pertinente. Elle suggère qu’il s’agit là « d’une nébuleuse et non d’une doctrine structurée. Cette culture est marquée par une quête pour la justice sociale et la défense des minorités, avec l’impératif de débusquer toutes les inégalités, même inconscientes ou invisibles », commente […]