Quand ils se promènent entre la Samaritaine et le Louvre, Parisiens et touristes savent-ils qu’ils se trouvent au cœur d’un des épisodes les plus dramatiques de l’histoire de France ? Ce vendredi 16 seprembre, la mairie de Paris rebaptise un jardin en hommage aux victimes de la Saint-Barthélemy, à l’endroit même où démarra le massacre des protestants 450 ans plus tôt. “C’est présent dans la mémoire scolaire des Français, mais c’est un événement qui est resté sans lieu clairement identifié à Paris. Ce qui est important, c’est de dédier un lieu”, estime Isabelle Sabatier, présidente de la Société de l’histoire du protestantisme français, interrogée par l’AFP.
Dans la nuit du 23 au 24 août, l’assassinat de l’amiral de Coligny et des autres chefs protestants, venus à Paris assister au mariage du futur Henri IV avec Marguerite de Valois, fut le déclenchement d’une folie meurtrière qui fera entre 2000 et 3000 morts dans la capitale, et 10 000 dans tout le pays. Sonné en pleine nuit, le tocsin de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois a donné le signal du massacre, “pas loin de là où Coligny a été agressé“, rappelle Christian Krieger, président de la Fédération protestante de France (FPF). “On est dans l’épicentre de cette vague barbare qui d’abord s’est déployée à Paris, puis dans diverses régions“, ajoute-t-il. Le symbole est donc puissant, et c’est une première pour la capitale. La rue située entre l’église et le Louvre s’appelle bien depuis 1972 rue-de-l’Amiral-de-Coligny, représenté par une statue au coin de celle-ci, au chevet du temple de l’Oratoire.
“L’expression de l’intolérance religieuse et du fanatisme”
“On l’a honoré comme personnalité représentative du protestantisme de cette époque, mais jamais comme victime”, affirme Isabelle Sabatier pour qui […]