Cette question m’a été posé par un protestant tout récemment. Personnellement c’est une question que je ne me suis jamais posée en ces termes mais cela m’a néanmoins interpellé. J’ai tenté quelques recherches sur internet pour voir ce qu’en disaient les uns et les autres. J’ai trouvé des réponses absurdes, d’autres théologiques – certes intéressantes – mais j’ai peiné à trouver des réponses incarnées.
Le plus souvent, on évoque la question du « relativisme équivoque » qui conduit à penser que tout se vaut, d’autres articles préfèrent dire que « musulmans et chrétiens croient en un Dieu unique » plutôt que de dire que nous avons le même Dieu. Faut-il s’en tenir à une formulation précise pour ne pas dénaturer l’une ou l’autre religion ? Faut-il au contraire entretenir une certaine équivoque pour aller vers plus de concorde, au risque de perdre le sel qui fait ce que nous sommes ? Bien évidemment, pour les chrétiens, la personne de Jésus est centrale dans ce débat et nous ne partageons pas la vision des autres religions du livre quand à son statut ou sa place dans notre foi.
Se laisser guider par Dieu
Mais à cette question, on pourrait peut-être aussi tenter une réponse « incarnée ». Je me suis trouvée, il y a quelques jours, dans la salle d’attente d’une administration française, avec une femme de l’association. Nous attendions d’être reçues pour l’éventuelle attribution d’un logement dont cette femme avait désespérément besoin. Cette jeune femme musulmane m’a demandé si, chacune dans notre cœur, nous pouvions prier pour que ce logement lui soit attribué. Mon bon sens et mon expérience me laissaient penser qu’elle n’aurait pas ce logement mais, devant sa ferveur et sa confiance, j’ai prié aussi dans cette petite salle d’attente sordide.
Quel Dieu avons-nous prié l’une et l’autre ce jour-là, en cet instant précis ? Le Dieu des musulmans ? Celui des chrétiens ? Ou simplement un Dieu d’amour qui voit la détresse de ses enfants et, comme un père, répond à leurs besoins pressants ?
Nous sommes entrées, confiantes, dans le petit bureau attenant à la salle d’attente et le logement tant nécessaire a été attribué à cette jeune femme. En sortant, elle m’a pris dans ses bras et m’a dit : « Dieu a répondu à notre prière ».
Alors, nous avons, bien sûr, à réfléchir à ce qui fait notre singularité, notre spécificité de chrétiens mais parfois, il est bon de se laisser guider par un Dieu d’amour qui n’appartient à personne, un Dieu unique…
Valérie Rodriguez est équipière-directrice de la Miss’ Pop’ de Trappes (78), Fraternité de la Mission populaire évangélique.
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