Elle lutte notamment contre la pollution aux algues vertes. L’association Eau et Rivières de Bretagne (ERB) a déposé un double recours contre l’État pour “inaction face aux pollutions des eaux par les nitrates” devant le tribunal administratif de Rennes, a-t-elle annoncé lundi 10 octobre. Déposé le 1er octobre, celui-ci demande “la prise de toutes mesures utiles” pour limiter la pollution aux nitrates et la “réparation des préjudices écologiques et moraux“, estimés par l’association à 3,2 millions d’euros. Depuis 1971, des tonnes d’algues vertes qui, en pourrissant, dégagent du sulfure d’hydrogène, un gaz mortel en cas d’exposition à de fortes concentrations, s’échouent chaque année sur les plages bretonnes.
Selon un rapport de la Cour des comptes de 2021, cette prolifération d’algues vertes est “à plus de 90% d’origine agricole” dans cette région, où le recours aux engrais azotés a fortement progressé à partir des années 1960, et qui compte aujourd’hui 140 000 emplois dans l’agroalimentaire. Dans les sols, l’azote contenu dans ces engrais se transforme en nitrates, dont la concentration dans les rivières bretonnes est passée de moins de 5mg/litre dans les années 1960 à plus de 50 mg/l en moyenne dans les années 1990, valant à la France deux condamnations pour infraction à la législation européenne, en 2012 et 2013.
“Toucher au portefeuille de l’État”
Ce taux se situe actuellement à 31,7 mg/l en moyenne dans la région – largement au-dessus des 10 mg/l qui permettraient, selon les scientifiques, d’entrevoir le bout du tunnel. Avec ce recours, l’association veut […]