La Russie bombarde délibérément avec ses missiles de croisière le plus grand hôpital pour enfants d’Ukraine sans entraîner de réaction de la classe politique française, occupée à trouver un gouvernement après la tornade : élections européennes, dissolution de l’Assemblée nationale puis élections législatives. La France se réveille après quatre semaines d’élections et l’élimination des Bleus de l’Euro de foot.

Durant cette même période, le monde ne s’est pas arrêté : la montée des périls à l’Est se poursuit. L’Ukraine subit les assauts de la machine de guerre de Poutine à plein régime, tandis que le soutien occidental à Kiev pourrait faiblir, particulièrement si Trump est réélu.

« L’Histoire ne se répète pas, elle bégaie », aurait dit un certain Karl Marx. En ces temps troublés il nous faut visiter l’Histoire afin d’interroger le passé et agir avec lucidité.

Suite aux références aux années sombres de cette campagne électorale, des parallèles historiques sont évidemment possibles avec la situation actuelle. Prenons l’année 1936 : début de la guerre d’Espagne, remilitarisation de la Rhénanie par Hitler violant le traité de Versailles, Jeux olympiques de Berlin ; en France, dissolution des ligues puis victoire du Front populaire aux élections.

Ne répétons pas aujourd’hui la timide réponse des démocraties occidentales aux annexions successives du régime hitlérien de 1936 à 1939. « Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; de qui aurais-je crainte ? » (Psaume 26,1) : voilà notre mot d’ordre pour affronter ces temps incertains. Que l’Ukraine soit assurée de notre solidarité et de notre ferme soutien.

Jean-Fred Berger, Général de division 2e section, pour L’œil de Réforme