« Coucou Papa, j’ai perdu mon téléphone, est-ce que tu peux me rappeler à ce numéro ? ». Nul doute que si vous avez un enfant et que vous vous exécutez tout en pestant contre son incorrigible négligence, vous risquez quelques jours plus tard de voir le montant de votre facture s’envoler, du fait d’ un appel lourdement surtaxé.

Des messages de ce type, provenant de personnes qui se font passer pour des proches, peuvent fonctionner car ils jouent sur l’effet de surprise et la crédibilité d’une situation banale.

Car si plus personne ne donne suite aux mails extravagants qui feraient de vous l’héritier d’une « personne mystère » à l’autre bout du monde – ou l’heureux gagnant d’une loterie, les messages courants sont des pièges redoutables.

Un autre exemple ? Votre téléphone sonne, et sur l’écran c’est le numéro de la ligne directe de votre banquier – dûment enregistré dans votre répertoire – qui s’affiche. S’ensuit une conversation polie, où ce dernier vous indique que votre carte bancaire a été abusivement utilisée à votre insu, et qu’il va vous aider obligeamment à faire opposition. En confiance, vous allez peut-être vous laisser embarquer dans un échange courtois, qui va vous amener à confier vos identifiants à cet interlocuteur au ton bienveillant. Certains escrocs vont même jusqu’à vous proposer qu’un coursier vienne vous délivrer votre nouvelle carte… en échange de la vôtre.

Quand vous avez réalisé la méprise et la malversation dont vous avez fait l’objet, il est généralement trop tard… Certaines victimes, notamment les plus âgées, vivent très mal ces arnaques et culpabilisent de s’être laissées berner aussi facilement.

Les escroqueries à la fausse qualité par mails, SMS et appels téléphoniques frauduleux constituent une menace croissante dans une société de l’hyper-connexion. Ces pratiques malveillantes exploitent la confiance et la vulnérabilité des individus et il semblerait qu’à l’approche des JO, ce type d’attaques tendrait à se multiplier. Elles visent toujours à récupérer vos données personnelles (identité ou financières) ou à vous faire payer une somme, même modique, pour un prétendu service (livraison d’un colis, par exemple) ou le règlement d’amendes en ligne.

Mais ce ne sont que quelques exemples dans l’imagination fertile des voyous qui trouvent toujours des situations inédites à exploiter.

Comment reconnaître les arnaques ?

Quelques signes peuvent accroître la vigilance :

– Les fautes de grammaire ou d’orthographe, des tournures maladroites ou ampoulées, ou des incohérences dans le propos…

– Les adresses mail fantaisistes, ou qui imitent des adresses officielles, notamment celles des sites administratifs (Ameli, CAF) ou gouvernementaux.

– La présence de liens suspects. Ne cliquez jamais sur les liens contenus dans des messages non sollicités. En particulier, les URL raccourcies ou les sites web avec des noms de domaine étranges sont des indicateurs de fraude.

– D’une manière générale, toute demande d’informations sensibles. Les établissements bancaires le martèlent : aucun de leur collaborateur ne vous demandera par SMS ou appel téléphonique de fournir des informations personnelles comme vos mots de passe, identifiants ou numéros de carte bancaire.

Comment se protéger ?

– Vérifier les sources. Même si on vous annonce le détournement d’une grosse somme sur votre compte, en prétextant l’urgence d’intervenir, raccrochez rapidement et contactez le service client de votre banque.

– L’application téléphone de votre smartphone peut disposer d’une fonction blocage – ou signalement – des appels malveillants, d’ailleurs alimentée par les informations provenant d’autres utilisateurs.

– Surveillez vos comptes. Contrôlez régulièrement vos relevés bancaires et vos comptes en ligne pour détecter toute activité inhabituelle. Il peut s’agir de sommes modiques, auxquelles on ne prête pas attention sur l’instant, mais qui reviennent souvent.

– Changez régulièrement vos mots de passe de messageries ou compte bancaire, en utilisant des combinaisons complexes, et faites-le systématiquement si vous avez un doute.

Si vous avez été escroqué, il vous faudra malheureusement déposer une plainte, et faire opposition auprès de votre banque – si toutefois votre manque de vigilance n’est pas mis en cause. Si vous vous trouvez dans une situation délicate, pensez à prendre conseil auprès de l’assistance juridique de votre assurance. Les usurpations d’identité peuvent conduire à des situations extrêmement complexes, aux conséquences dramatiques, et qui nécessitent souvent de recourir aux services d’un avocat pénaliste. L’été arrive, restez prudents aussi sur vos données sensibles !

Pour aller plus loin :

– Le ministère de l’économie a publié le Guide de prévention contre les arnaques.

– Signaler des faits : INFO ESCROQUERIE au 0 805 805 817

– Déposer une pré-plainte en ligne : https://www.pre-plainte-en-ligne.gouv.fr/

– Un article pour apprendre à créer un mot de passe sécurisé et simple à retenir