À l’approche de Noël, l’impatience nous saisit. Impatience d’offrir ces cadeaux que nous avons soigneusement choisis pour ceux que nous aimons ; impatience d’ouvrir les nôtres aussi, soyons honnêtes ; de nous mettre tous autour de cette belle table que nous avons voulue généreuse, chaleureuse, rassembleuse… Ce ne sera pas le moment de parler de politique ni de rien d’autre qui puisse fâcher. Gare aux rabat-joie ! Nous éviterons de parler de l’inflation, de ce climat qui fout le camp et des présidents-dictateurs-contre-lesquels-nous-ne pouvons-rien-de-toutes-façons. Nous ne parlerons pas de ce monde qui change et qui nous fait peur. Noël n’est-il pas une parenthèse enchantée, l’alibi parfait pour laisser de côté un instant, pas longtemps, quelques jours tout au plus, les malheurs du monde ? Pourtant, ces malheurs auxquels nous ne voulons plus penser, las d’impuissance, coexistent bien avec nos bonheurs du jour. Et à minuit, le 25 décembre, le carrosse se transformera à nouveau en citrouille.

Une histoire pour tout réconcilier

Alors pour essayer de faire tenir ensemble toutes ces parties de nos vies, pour faire une place dans notre euphorie à ceux que l’impatience de Noël ne saisit pas, pour demeurer solidaires de ceux dont les préoccupations sont […]