Deux ans après son coup d’État en Birmanie, qui a refermé la parenthèse démocratique, la junte au pouvoir espère organiser des élections, au risque de provoquer de nouveaux bains de sang, face à une opposition qui refuse de mourir. Les dernières législatives, en novembre 2020, ont servi de prétexte à l’armée pour renverser trois mois plus tard, le 1er février, la prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, dont le parti avait remporté haut la main le scrutin.

Les généraux au pouvoir, qui ont accusé leurs adversaires de fraude électorale massive – de manière infondée, selon des observateurs -, espèrent désormais prendre leur revanche dans les urnes. Avec une opposition politique décimée par la répression, et le soutien tacite de la Chine et de la Russie, le scrutin doit avoir lieu avant août, selon la Constitution.

Mais la participation s’annonce incertaine, des pans du pays étant en proie à un violent conflit entre forces armées et milices rebelles qui dissuadent les habitants d’aller voter – ou fait planer la menace de représailles pour ceux qui le feront. Le scrutin sera comme […]