80 ans après la capitulation allemande du 8 mai 1945, le spectre de la guerre est à nouveau aux portes de l’Europe : sur ses frontières orientales, l’invasion soudaine de l’Ukraine le 24 février 2022 par les troupes de Poutine a ravivé le douloureux souvenir de l’occupation soviétique et intensifie la perception d’un danger militaire imminent. 

Simultanément, la confiance dans la garantie américaine s’effrite gravement en Europe en raison des déclarations irresponsables de Donald Trump, menaçant de ne pas défendre certains alliés de l’OTAN en cas d’attaque russe. De plus, alors qu’il avait promis de mettre fin au conflit ukrainien en vingt-quatre heures, ses concessions ambiguës au dictateur russe et sa brutalité choquante avec le président Zelensky n’ont toujours pas permis un accord de cessez-le-feu et renforcent les doutes à Varsovie, Riga, Tallinn, Vilnius ou Helsinki, capitales de cinq pays voisins immédiats d’une Russie impérialiste et agressive qui accroissent fortement leurs dépenses militaires et se préparent intensivement à faire face à une offensive russe par surprise sur leur territoire. 

Parmi les mesures annoncées ces dernières semaines figure hélas leur retrait de la Convention d’Ottawa qui interdit depuis 1997 l’emploi, la production ou le stockage des mines antipersonnel. La malheureuse et inquiétante combinaison des deux chefs d’État Poutine/Trump les contraint à protéger leur territoire en minant massivement leurs frontières avec la Russie.

Général de division (2s) Jean-Fred Berger, pour « L’œil de Réforme »

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